Fragment Contrariétés n° 7 / 14 – Papier original : RO 393-4

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Contrariétés n° 169 p. 45 v° / C2 : p. 67

Éditions savantes : Faugère II, 89, XXIV / Havet VIII.15 et XXV.116 / Michaut 621 / Brunschvicg 125 / Tourneur p. 198-1 / Le Guern 115 / Lafuma 124 / Sellier 157

 

 

 

Contrariétés.

 

L’homme est naturellement crédule, incrédule, timide, téméraire.

 

 

 

Pascal mentionne ici ce que la morale issue d’Aristote présente comme des excès contraires, entre lesquels il existe un juste milieu : le courage entre la timidité et la témérité, la capacité de bien régler ses opinions entre crédulité et incrédulité. Ces qualités contraires coexistent dans la nature de l’homme, dont il est impossible de donner une définition sans contradiction.

 

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Fragments connexes

 

Soumission 4 (Laf. 170, Sel. 201). Soumission. Il faut savoir douter où il faut, assurer où il faut, en se soumettant où il faut. Qui ne fait ainsi n'entend pas la force de la raison. Il y a qui faillent contre ces trois principes, ou en assurant tout comme démonstratif manque de se connaître en démonstration, ou en doutant de tout manque de savoir où il faut se soumettre, ou en se soumettant en tout manque de savoir où il faut juger.

Soumission 13 (Laf. 179, Sel. 210). Il y a peu de vrais chrétiens. Je dis même pour la foi. Il y en a bien qui croient mais par superstition. Il y en a bien qui ne croient pas, mais par libertinage, peu sont entre-deux.

Soumission 15 (Laf. 181, Sel. 212). La piété est différente de la superstition. Soutenir la piété jusqu'à la superstition c'est la détruire.

Soumission 22 (Laf. 187, Sel. 219). Ce n'est pas une chose rare qu'il faille reprendre le monde de trop de docilité. C'est un vice naturel comme l'incrédulité et aussi pernicieux.

Fondement 2 (Laf. 224, Sel. 257). Incrédules les plus crédules, ils croient les miracles de Vespasien pour ne pas croire ceux de Moïse.

 

Texte connexe

 

Sel. 747. Début d’une « dix-neuvième » Provinciale inachevée. « Je les ai vus, mon Père, et je vous avoue que j’en ai eu une satisfaction extrême, je les ai vus, non pas dans une générosité philosophique, ou dans cette fermeté irrespectueuse qui fait faire impérieusement ce qu’on croit être de son devoir ; non aussi dans cette lâcheté molle et timide qui empêche, ou de voir la vérité, ou de la suivre, mais dans une piété douce et solide, pleins de défiance d’eux-mêmes, de respect pour les puissances de l’Église, d’amour pour la paix, de tendresse et de zèle pour la vérité, de désir de la connaître et de la défendre, de crainte pour leur infirmité, de regret d’être mis dans ces épreuves, et d’espérance néanmoins que Dieu daignera les y soutenir par sa lumière et par sa force, et que la grâce de Jésus-Christ qu’ils soutiennent, et pour laquelle ils souffrent, sera elle-même leur lumière et leur force. »

 

Mots-clés : CrédulitéHommeIncrédulitéNatureTéméritéTimidité.