Fragment Fondement n° 17 / 21  – Papier original : RO 53-2

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Fondement n° 291 p. 119 v° / C2 : p. 147

Éditions savantes : Faugère II, 273, VIII / Brunschvicg 705 / Tourneur p. 253-4 / Le Guern 225 / Lafuma 240 / Sellier 272

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Bibliographie

 

 

ERNST Pol, Approches pascaliennes, Gembloux, Duculot, 1970, p. 327.

GOYET Thérèse, “La méthode prophétique selon Pascal”, in Méthodes chez Pascal, Paris, Presses Universitaires de France, 1979, p. 63-74.

JOLIVET R., “Pascal et l’argument prophétique”, Revue apologétique, 15 juillet et 1er août 1923.

SINOIR Michel, “L’argument de prophétie selon Pascal. Sa nature particulière. Sa valeur permanente”, Esprit et Vie, 83e année, 9e série, n° 51, 20 déc. 1973, p. 745-754.

MESNARD Jean, “Au cœur de l’apologétique pascalienne : Dieu par Jésus-Christ”, in La culture du XVIIe siècle, Paris, Presses Universitaires de France, 1992, p. 414-425.

SELLIER Philippe, “La Bible de Pascal”, in Port-Royal et la littérature, I, Pascal, 2e éd., Paris, Champion, 2010, p. 185-210.

SELLIER Philippe, “Le fondement prophétique”, in Port-Royal et la littérature, I, Pascal, 2e éd., Paris, Champion, 2010, p. 461-470.

SELLIER Philippe, “Après qu’Abraham parut : Pascal et le prophétisme”, in Port-Royal et la littérature, I, Pascal, 2e éd., Paris, Champion, 2010, p. 471-483.

SELLIER Philippe, Pascal et saint Augustin, Paris, Colin, 1970.

 

Voir une bibliographie plus exhaustive dans la liasse Prophéties.

 

 

Éclaircissements

 

Preuve.

 

Sur la manière dont les prophéties sont progressivement devenues une des preuves essentielles de l’ouvrage préparé par Pascal, voir Shiokawa Tetsuya, Pascal et les miracles, Paris, Nizet, 1977, p. 196 sq.

 

Prophétie avec l’accomplissement.

 

En quoi les prophéties et leur accomplissement peuvent être considérés comme un fondement de la religion chrétienne : voir 

Sellier Philippe, “Le fondement prophétique”, in Port-Royal et la littérature, I, Pascal, 2e éd., Paris, Champion, 2010, p. 461-470.

Sellier Philippe, “Après qu’Abraham parut : Pascal et le prophétisme”, in Port-Royal et la littérature, I, Pascal, 2e éd., Paris, Champion, 2010, p. 471-483.

Goyet Thérèse, “La méthode prophétique selon Pascal”, in Méthodes chez Pascal, p. 63-74.

Boulenger Abbé A., Manuel d’apologétique. Introduction à la doctrine catholique, Paris-Lyon, Vitte, 1923, IIe partie, section II, chap. III, Réalisation en Jésus des prophéties messianiques, p. 231 sq.

 

Ce qui a précédé et ce qui a suivi Jésus-Christ.

 

Dossier de travail (Laf. 388, Sel 7). J.-C. que les deux Testaments regardent, l’ancien comme son attente le nouveau comme son modèle, tous deux comme leur centre.

Bossuet, Discours sur l’histoire universelle, II, XXVIII, éd. Pléiade, p. 931. « Par le rapport des deux Testaments, on prouve que l’un et l’autre est divin. Ils ont tous les deux le même dessein et la même suite : l’un prépare la voie à la perfection que l’autre montre à découvert ; l’un pose le fondement et l’autre achève l’édifice ; en un mot, l’un prédit ce que l’autre fait voir accompli. » Voir Goyet Thérèse, L’humanisme de Bossuet, II, p. 295.

Ce qui a précédé Jésus-Christ, ce sont essentiellement les prophéties qui l’annonçaient, dans l’Ancien Testament.

Sellier Philippe, Pascal et saint Augustin, Paris, Colin, 1970, p. 293 sq. Jésus-Christ est le centre de tout.

Sellier Philippe, “Jésus-Christ chez Pascal”, in Port-Royal et la littérature, I, Pascal, Paris, Champion, 1999, p. 271 sq. Caractère immédiatement christocentrique de la foi de Pascal : p. 273. Voir p. 275 : comme Origène, Pascal découvre le Christ en filigrane dans tout l’Ancien Testament, notamment dans les Psaumes.

Ce qui a suivi Jésus-Christ est indiqué dans les fragments cités ci-dessous.

Sellier Philippe, Pascal et saint Augustin, p. 448. Pascal considère que l’avènement du Messie fut marqué par un accroissement soudain du nombre des élus. Il ne lie pas ce changement à la réussite d’une pédagogie de Dieu, mais à la seule réalisation des prophéties annonçant la conversion de l’univers. Voir la note 37, sur les sources augustiniennes de cette idée.

Arnauld Antoine, Le renversement de la morale de Jésus-Christ par les erreurs des calvinistes touchant la justification, Paris, Desprez, 1672, p. 30 sq. Surabondance de l’Esprit de Dieu au moment où les Évangiles ont été annoncés. Marque du doigt de Dieu : p. 31.

Prophéties 17 (Laf. 338, Sel. 370). Prédictions.

Qu’en la 4e monarchie, avant la destruction du 2e temple, avant que la domination des Juifs fût ôtée en la 70e semaine de Daniel, pendant la durée du 2e temple les païens seraient instruits et amenés à la connaissance du Dieu adoré par les Juifs, que ceux qui l’aiment seraient délivrés de leurs ennemis, remplis de sa crainte et de son amour.

Et il est arrivé qu’en la 4e monarchie avant la destruction du 2e temple, etc. les païens en foule adorent Dieu et mènent une vie angélique.

Les filles consacrent à Dieu leur virginité et leur vie, les hommes renoncent à tous plaisirs. Ce que Platon n’a pu persuader à quelque peu d’hommes choisis et si instruits une force secrète le persuade à cent milliers d’hommes ignorants, par la vertu de peu de paroles.

Les riches quittent leurs biens, les enfants quittent la maison délicate de leurs pères pour aller dans l’austérité d’un désert, etc. Voyez Philon juif.

Qu’est-ce que tout cela ? C’est ce qui a été prédit si longtemps auparavant ; depuis 2.000 années aucun païen n’avait adoré le Dieu des Juifs et dans le temps prédit la foule des païens adore cet unique Dieu. Les temples sont détruits, les rois mêmes se soumettent à la croix. Qu’est-ce que tout cela ? C’est l’esprit de Dieu qui est répandu sur la terre.

Nul païen depuis Moïse jusqu’à J.-C. selon les rabbins mêmes ; la foule des païens après J.-C. croit les livres de Moïse et en observe l’essence et l’esprit et n’en rejette que l’inutile.

Le fragment Prophéties 17 mentionne aussi les Thérapeutes : voir Havet, éd. Pensées, II, 1866, p. 22-23, dont Pascal pense qu’ils étaient des chrétiens.

Les vertus chrétiennes se sont répandues avec une rapidité qui est sans proportion avec tout ce qu’ont produit les philosophes : Prophéties 17 (Laf. 338, Sel. 370), Ce que Platon n’a pu persuader à quelque peu d’hommes choisis et si instruits une force secrète le persuade à cent milliers d’hommes ignorants, par la vertu de peu de paroles.

Preuves par discours III (Laf. 447, Sel. 690). La conversion des païens n’était réservée qu’à la grâce du Messie, les Juifs ont été si longtemps à les combattre sans succès, tout ce qu’en ont dit Salomon et les Prophètes a été inutile, les sages comme Platon et Socrate n’ont pu les persuader.

Texte à rapprocher de Bossuet, Discours sur l’histoire universelle, IIe partie, ch. XX, Pléiade, p. 863, sur les progrès de la religion de Jésus et les changements moraux qu’ils entraînent.

Sur l’expansion du christianisme, voir Simon M. et Benoit A., Le Judaïsme et le Christianisme antique, Nouvelle Clio, Paris, P. U. F., 1968, p. 72 sq.