Glossaire

 

Huguenot.

Nom donné aux protestants durant les guerres de religion.

Voir Pensées diverses (Laf. 567, Sel. 473) et Pensées diverses (Laf. 571, Sel. 474).

 

Humeur.

Dictionnaire de l'Académie : substance ténue et faible de quelque corps que ce soit. On appelle aussi humeurs certains sucs vicieux qui s'amassent dans le corps et font les maladies. Se dit aussi d'une certaine disposition de tempérament ou de l'esprit, naturelle ou accidentelle.

On considère qu’il existe quatre humeurs qui abreuvent les corps animaux : pituite, sang, bile et mélancolie. Selon que domine l'une ou l'autre, on est doux, posé, gai, colérique ou chagrin. Sur l’évolution de la théorie des humeurs, et notamment la manière dont elles ont été combinées aux distinctions chaud-froid et sec-humide, voir Dandrey Patrick, Le “cas” Argan : Molière et la maladie imaginaire, p. 119 sq. Voir Hippocrate, Nature de l'homme, § 4, in L'art de la médecine, éd. J. Jouanna et C. Magdelaine, p. 169. Sur l’usage qu’ont fait les moralistes de la théorie des humeurs, voir Parmentier Bérengère, Le siècle des moralistes, col. Points, p. 336-337.

Voir Pensées diverses (Laf. 552, Sel. 461).

 

Humilier, Humiliation.

Synonyme d’abaisser. D’un point de vue moral, l’humiliation de soi devant Dieu est un élément essentiel du processus de la conversion. Voir l’Écrit sur la conversion du pécheur.

Voir Contrariétés 14 (Laf. 131, Sel. 164), Fausseté 18 (Laf. 220, Sel. 253), Fondement 18 (Laf. 241, Sel. 273), Vanité 38 (Laf. 52, Sel. 85), Pensées diverses (Laf. 808, Sel. 655), etc.

 

Humilité, Humble.

Saint-Cyran, Lettres, éd. Donetzkoff, I, Thèse, p. 44 sq. Lettre du 28 novembre 1628, de Saint-Cyran, de Poitiers, à Jérôme I Bignon. « La première fleur de la première charité qui justifie l'âme est une vraie humilité, qui fait qu'ayant été saisie auparavant dans la pénitence, de l'horreur de ses péchés, et de cette honteuse subjection qu'elle a rendue aux créatures, elle tâche par un heureux échange de s'humilier maintenant devant Dieu, et de lui rendre, non plus par crainte et par intérêt, comme aux premiers mouvements de sa conversion, mais par amour et par révérence, l'hommage qu'elle lui doit, comme au Créateur de son âme. [...] Cette vraie humilité naissante de la charité est le principe de la vraie patience... »

Gouhier Henri, Blaise Pascal. Conversion et apologétique, p. 29 sq. Pour Pascal, la conversion consiste à s’anéantir devant l’être universel, et à connaître qu’il y a une opposition invincible entre Dieu et nous, que seul Jésus-Christ médiateur peut surmonter. Voir l’opuscule Sur la conversion du pécheur : l’âme du converti « entre dans la vue des grandeurs de son Créateur, et dans des humiliations et des adorations profondes. Elle s'anéantit en conséquence et ne pouvant former d'elle-même une idée assez basse, ni en concevoir une assez relevée de ce bien souverain, elle fait de nouveaux efforts pour se rabaisser jusqu'aux derniers abîmes du néant... »

Voir Preuves de Jésus-Christ 11 (Laf. 308, Sel. 339), Preuves par discours I (Laf. 418, Sel. 680), A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182), Fausseté 4 (Laf. 206, Sel. 238), Loi figurative 25 (Laf. 270, Sel. 301), etc.

 

Hypothèse.

Littéralement : ce qui est posé dessous (une doctrine, une théorie, un raisonnement). Terme de mathématique d’origine grecque, qui est à l’origine l’équivalent de supposition, d’admission qui sert de base, de soutien et de fondement d’une théorie. On appelle souvent les hypothèses des homologoumena, ce qui est accordé. L’hypothèse tient lieu de principe en ce sens qu’on n’a pas à la prouver. Elle est proche du postulat, dont Aristote la distingue par le fait qu’elle est posée avec l’accord de l’auditeur, mais cette distinction n’est pas fermement maintenue. Pascal se sert d’une hypothèse dans son Traité des trilignes pour étendre ce qu’il a établi sur les ordonnées des trilignes aux sinus de leur courbe.

Voir Blanché, Le Raisonnement, P. U. F., Paris, 1973, p. 13. Une hypothèse n’est pas toujours vraie : dans le raisonnement par réduction à l’absurde et réduction à l’impossible, il arrive que l’on pose volontairement une hypothèse fausse. Le sens se rapproche alors de celui de la physique, où le mot désigne une supposition dont on veut tester la vérité. On peut se reporter au Traité de la pesanteur de la masse de l’air, ch. I, où Pascal fonde six conséquences sur l’hypothèse que la masse de l’air est pesante.

Le terme n’enferme pas nécessairement à l’origine une idée de conjecture.

Voir Preuves de Jésus-Christ 13 (Laf. 310, Sel. 341).