Glossaire

 

Résister.

S’opposer à l’action de quelque chose, s’en défendre.

Voir le verso de Transition 2 (Laf. 196, Sel. 228).

 

Respect.

Pascal traite du respect que l’on doit aux supérieurs dans les Trois discours sur la condition des grands, Troisième discours. « Il est bon, Monsieur, que vous sachiez ce que l’on vous doit, afin que vous ne prétendiez pas exiger des hommes ce qui ne vous est pas dû ; car c’est une injustice visible : et cependant elle est fort commune à ceux de votre condition, parce qu’ils en ignorent la nature. »

Voir Vanité 13 (Laf. 25, Sel. 59), Vanité 20 (Laf. 32, Sel. 66), Raisons des effets 1 (Laf. 80, Sel. 115), Raisons des effets 9 (Laf. 90, Sel. 124), Pensées diverses (Laf. 828, Sel. 668) et Règle de la créance (Laf. 508, Sel. 676).

 

Ressemblance.

L’insistance sur le goût de l’homme pour la ressemblance comme signe de la vanité peut permettre de rapprocher le fragment Vanité 27 (Laf. 40, Sel. 74) de Vanité 1 (Laf. 13, Sel. 47). La pointe des deux textes est en effet la ressemblance, qui est présentée comme marque de la vanité. Voir Thirouin Laurent, L’aveuglement salutaire, p. 203. Paradoxe selon lequel nous « prenons plaisir à contempler les images les plus exactes de choses dont la vue nous est pénible dans la réalité, comme les formes d’animaux les plus méprisés et des cadavres », Aristote, Poétique, 1448 b 10, rapproché de cette réflexion de Pascal.

 

Ressort.

Faculté naturelle qu’ont les corps de se remettre en leur premier état, quand on leur a fait violence pour les en faire sortir en les pliant ou en les comprimant. Par extension, se dit des causes inconnues par lesquelles la nature agit. Se dit aussi figurément en choses spirituelles, et signifie cause, moyen : personne ne doit pénétrer les ressorts secrets de la Providence (Furetière).

Voir Pensées diverses (Laf. 519, Sel. 453).

 

Ressusciter, Résurrection.

Se dit du retour à la vie après la mort. Le mot s’applique à la résurrection du Christ trois jours après sa mort, mais aussi de ce que les fidèles attendent pour participer à la vie éternelle.

Voir A P. R. 2 (Laf. 149, Sel. 182), Soumission 14 (Laf. 180, Sel. 211), Fondement 14 (Laf. 237, Sel. 269), Rabbinage 2 (Laf. 278, Sel. 309), Miracles III (Laf. 882, Sel. 444), etc.

 

Réussir.

Parvenir au succès ; mais le mot a souvent le sens simple de résulter.

Voir Fausseté 7 (Laf. 209, Sel. 242).

 

Rêve.

D’intéressantes études ont été récemment publiées sur la manière dont le rêve était conçu à l’époque classique. Voir particulièrement : Rêver en France au XVIIe siècle, Revue des sciences humaines, n° 211, 1988-3, et dans ce volume, Simon Gérard, “Descartes, le rêve et la philosophie au XVIIe siècle”, p. 133 sq. : Pascal s’inscrit dans le courant cartésien qui, contrairement à la Renaissance qui tendait à accorder au rêve un sens prémonitoire ou symbolique, refuse au rêve toute signification cachée.

Voir Contrariétés 14 (Laf. 131, Sel. 164) et Pensées diverses (Laf. 803, Sel. 653).

 

Révéler, Révélation.

Le mot s’emploie pour désigner les vérités religieuses qui sont inaccessibles à la raison, mais qui sont apportées par le Christ. Les Pensées visent à montrer que la Révélation chrétienne a des titres pour être crue.

Voir Contrariétés 14 (Laf. 131, Sel. 164), Religion aimable 1 (Laf. 221, Sel. 254), Loi figurative 27 (Laf. 272, Sel. 303), Dossier de travail (Laf. 390, Sel. 9) et Miracles III (Laf. 892, Sel. 446).

 

Révolte.

Ce mot désigne un refus violent. C’est notamment le refus du démon et de ses sectateurs de servir Dieu.

Voir A P. R. 1 (Laf. 149, Sel. 182) et Pensées diverses (Laf. 706, Sel. 584).

 

Richesse, Riche.

Pour Pascal, la richesse relève de l’ordre des corps, car elle donne une certaine puissance. Il n’ignore pas qu’elle peut avoir un usage immoral. Mais il n’est pas systématiquement hostile aux riches, car le propre de la richesse est d’être donnée libéralement (Pensées diverses - Laf. 797, Sel. 650).

Voir aussi Fondement 12 (Laf. 235, Sel. 267), Preuves de Jésus-Christ 6 (Laf. 303, Sel. 334), Preuves de Jésus-Christ 11 (Laf. 308, Sel. 339), Prophéties 17 (Laf. 338, Sel. 370) et Morale chrétienne 9 (Laf. 359, Sel. 391).

 

Ridicule.

Digne qu’on en rie. Pascal traite de la raillerie et du ridicule dans la onzième Provinciale. Voir Rire, ci-dessous.

Voir verso de Raisons des effets 3 (Laf. 84, Sel. 118), Raisons des effets 7 (Laf. 88, Sel. 122), Soumission 7 (Laf. 173, Sel. 204), Fausseté 16 (Laf. 218, Sel. 251), Fondement 20 (Laf. 243, Sel. 276), etc.

 

Rien.

Magnard Pierre, Le vocabulaire de Pascal, Paris, Ellipses, 2001, p. 55-56.

Voir Contrariétés 6 (Laf. 123, Sel. 156) et Preuves par discours I (Laf. 418, Sel. 680).

 

Rire.

Les idées de Pascal sur le rire sont exposées dans la Xe Provinciale, § 14, à propos des maximes des casuistes. Le rire est généralement produit par une disproportion entre le sérieux avec lequel on attend une chose, et la bassesse de cette chose en elle-même : il naît d’une discordance interne... La suite du texte montre que cette disproportion qui suscite le rire révèle la vanité de ce dont on rit. Tout le succès des Provinciales tient à cette utilisation rhétorique du rire dans la controverse de Port-Royal contre les casuistes.

Voir Vanité 1 (Laf. 13, Sel. 47), Misère 2 (Laf. 54, Sel. 87) et Pensées diverses (Laf. 533, Sel. 457).

 

Rivière.

Voir Eau.

Références : Misère 9 (Laf. 60, Sel. 94) et Pensées diverses (Laf. 717, Sel. 595).

 

Roi, Royauté.

Mesnard Jean, Les Pensées de Pascal, 2e éd., Paris, SEDES-CDU, 1993, p. 223. La condition du roi permet à Pascal de construire un raisonnement sur un cas limite qui résume toute la théorie du divertissement, lorsque l’on considère la manière dont, au lieu de se satisfaire de son état souverain, il a besoin de sa cour et de ses plaisirs pour oublier sa misère.

En revanche, le mot désigne Dieu lorsqu’on l’entend au sens spirituel.

Voir Vanité 3 (Laf. 15, Sel. 49), Vanité 5 (Laf. 17, Sel. 51), Vanité 13 (Laf. 25, Sel. 59), Vanité 14 (Laf. 26, Sel. 60), Vanité 26 (Laf. 39, Sel. 73), etc.

 

Roman.

Répondant à une injure des jésuites qui le donnaient pour faiseur de romans, Pascal répond dans la XVe Provinciale qu’il n’en a jamais lu aucun. Le Recueil de choses diverses indique pourtant qu’il avait apprécié le Roman comique de Scarron. Voir OC I, éd. J. Mesnard, p. 892.

Voir Preuves par discours III (Laf. 436, Sel. 688).

 

Rome.

Le nom de Rome désigne souvent le Vatican.

Voir Pensées diverses (Laf. 750, Sel. 622), Preuves par les Juifs I (Laf. 451, Sel. 691), Preuves par les Juifs III (Laf. 453, Sel. 693) et Preuves par les Juifs IV (Laf. 454, Sel. 694).

 

Roseau.

Le Dictionnaire de l’Académie indique que, figurément, on dit d’un homme mou et faible qui cède facilement, qui n’a point de fermeté dans ses résolutions, que c’est un roseau qui plie à tous vents.

Voir Grandeur 9 (Laf. 113, Sel. 145) et Transition 5 (Laf. 200, Sel. 231).

 

Roture.

Un roturier est un homme qui n’est pas aristocrate (Furetière). Voir l’article Roturier du Dictionnaire du Grand Siècle dirigé par F. Bluche, p. 1360. Les roturiers sont bourgeois, marchands, officiers, ou artisans, laboureurs, fermiers, etc. Ils forment le troisième état de la nation. Ils sont des hommes libres, mais ils ne jouissent d’aucun des privilèges des nobles ou des clercs. Voir Souverain bien 2 (Laf. 148, Sel. 181).

Voir aussi Vanité 36 (Laf. 50, Sel. 83) et Pensées diverses (Laf. 828, Sel. 668).

 

Royaume.

État sur lequel règne un roi. Dieu est le souverain du royaume de Dieu.

Voir Vanité 29 (Laf. 42, Sel. 76), Transition 4 (Laf. 199, Sel. 230), Loi figurative 13 (Laf. 257, Sel. 289), Loi figurative 21 (Laf. 266, Sel. 297), Pensées diverses (Laf. 564, Sel. 471) et Pensées diverses (Laf. 616, Sel. 509).

 

Ruth.

Sur le Livre de Ruth, voir la préface de la Bible de Port-Royal, et Chédozeau Bernard, L’univers biblique catholique au siècle de Louis XIV, t. I, Paris, Champion, 2013, p. 434. Pascal s’est intéressé à Ruth pour la généalogie du Christ.

Voir Fondement 13 (Laf. 236, Sel. 268), Preuves de Jésus-Christ 7 (Laf. 304, Sel. 335) et Mémorial (Laf. 913, Sel. 742).