Fragment Grandeur n° 10 / 14 – Papier original : RO 165-2
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Grandeur n° 155 p. 39v / C2 : p. 60
Éditions de Port-Royal : Chap. XXIII - Grandeur de l’homme : 1669 et janv. 1670 p. 178-179 / 1678 n° 3 p. 174-175
Éditions savantes : Faugère II, 82, IX / Havet I.3 / Brunschvicg 397 / Tourneur p. 196-1 / Le Guern 105 / Lafuma 114 / Sellier 146
La grandeur de l’homme est grande en ce qu’il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable. C’est donc être misérable que de [se] connaître misérable, mais c’est être grand que de connaître qu’on est misérable.
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Dans la description anthropologique initiale de l’Apologie, ce fragment marque la différence entre la nature de l’homme d’une part, et celle des êtres inanimés d’autre part. La singularité de l’homme, c’est qu’il connaît sa misère. Pascal souligne l’ambiguïté de cette conscience de la misère, qui est en elle-même une misère, mais qui est aussi le signe de la grandeur de l’homme.
Fragments connexes
Grandeur 12 (Laf. 116, Sel. 148).
Grandeur 13 (Laf. 117, Sel. 149).
Preuves par discours III (Laf. 437, Sel. 689). On n'est pas misérable sans sentiment, une maison ruinée ne l'est pas, il n'y a que l'homme de misérable. Ego vir videns.
Mots-clés : Arbre (végétal) – Grandeur – Misère – Misère ☛ Grandeur.