Verso du fragment Grandeur n° 5 – Papier original :  RO 197-1 v°

Éditions savantes : Faugère II, 108 note 1, XXVIII / Brunschvicg 392, note 3 p. 301 / Tourneur p. 194-4 / Lafuma 109

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Éclaircissements

 

[la moin]dre chose est de cette nature Dieu est le commencement et la fin.

Eccl. Eccli. (texte barré et mutilé)

 

Laf. 988, Sel. 808 Mais il est impossible que Dieu soit jamais la fin, s’il n’est le principe. On dirige sa vue en haut, mais on s’appuie sur le sable. Et la terre fondra, et on tombera en regardant le ciel.

 

Références 

 

Apoc. I, 8. « Je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin, dit le Seigneur, qui est, qui était, et qui doit venir, le Tout-Puissant ».

Apoc. 21, 6. « Il me dit encore : tout est accompli ; je suis l’Alpha et l’Oméga, le commencement et la fin. Je donnerai gratuitement à boire de la source d’eau vive à celui qui aura soif ».

Apoc., 22, 13. « Je suis l’Alpha et l’Oméga, le premier et le dernier, le commencement et la fin ».

Cochois P., Bérulle et l’école française, p. 71-72. « Dieu est principe et fin de toutes choses. Sa puissance le rend essentiellement principe et sa bonté le rend essentiellement fin de tout ».

 

La référence à Eccli signifie Ecclésiastique. Voir Ecclésiastique I, 1, qui est entièrement consacré à l’idée que Dieu est le principe et la fin.

Verset 1. « Toute sagesse vient de Dieu le souverain seigneur ; elle a toujours été avec lui, et elle y est avant tous les siècles. »

Verset 4 : « La sagesse a été créée avant tout, et la lumière de l’intelligence est dès le commencement ».

Versets 11-13. « La crainte du Seigneur est la véritable gloire et un sujet de se glorifier ; c’est une source de joie et une couronne d’allégresse. La crainte du Seigneur réjouira le cœur ; elle donnera la joie, l’allégresse et la longue vie. Celui qui craint le Seigneur se trouvera heureux à la fin de sa vie, et il sera béni au jour de sa mort. »

Verset 16-17 : « La crainte du Seigneur est le commencement de la Sagesse ; elle est créée avec les hommes fidèles dès le sein de leur mère ; elle accompagne les femmes choisies ; elle se fait remarquer dans les justes et dans les fidèles. La crainte du Seigneur est la sanctification de la science. »

Verset 20 : « La crainte de Dieu est la plénitude de la sagesse ; et elle rassasie ceux qu’elle possède de l’abondance de ses fruits. Elle comble toute leur maison des biens qu’elle produit, et leurs celliers de ses trésors. La crainte de Dieu est la couronne de la sagesse, elle donne la plénitude de la paix et les fruits du salut. »

Commentaire de Sacy sur ces premiers versets :

Verset 1 : « L’auteur de ce livre commence par relever la sagesse en marquant son émanation de Dieu, son unité avec lui, son éternité, et il nous excite ainsi à l’adorer avec le respect qui lui est dû, et à reconnaître avec une profonde humilité que Dieu en nous la donnant nous fait le plus grand don qu’il nous puisse faire, puisque c’est un don égal à lui-même. »

Versets 11-15 : « La crainte du Seigneur est l’effet de cette sagesse dont il vient de parler. Elle en est le commencement, parce qu’elle nous apprend d’abord à fuir tout ce qui déplaît à Dieu, et à rechercher tout ce qui lui plaît. Elle  est une gloire, parce qu’au lieu que la crainte humaine est pleine de honte, celle-ci au contraire est glorieuse. C’est un sujet de se glorifier, puisqu’elle rend les hommes semblables aux anges ; mais en Dieu seulement puisque c’est lui seul qui la donne et la conserve. […]. Elle est une couronne d’allégresse, parce que cette crainte n’est pas seulement le commencement, mais aussi le comble de la sagesse, et qu’ainsi elle établit peu à peu dans l’âme, le commencement, le progrès et la perfection aussi bien de la vertu que de la joie […]. »

 

Proverbes, I, 7. « La crainte de Dieu est le principe de la sagesse. Les insensés méprisent la sagesse et la doctrine ».