Dossier de travail - Fragment n° 13 / 35  – Papier original : RO 481-5

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 12 p. 193 v° / C2 : p. 4-5

Éditions de Port-Royal : Chap. IX - Injustice, et corruption de l’homme : 1669 et janvier 1670 p. 73  / 1678 n° 4 p. 74

Éditions savantes : Faugère I, 228, CLXVIII / Havet XXIV.55 / Brunschvicg 478 / Tourneur p. 302-3 / Le Guern 374 / Lafuma 395 / Sellier 14

 

 

 

Quand nous voulons penser à Dieu, n’y a-t-il rien qui nous détourne, nous tente de penser ailleurs ? Tout cela est mauvais et né avec nous.

 

 

Pascal fait converger ici des idées qui sont ailleurs considérées séparément : d’une part la notion du divertissement, comme tendance de l’homme à se détourner de ce qui est essentiel à sa condition ; d’autre part la vanité, sous la forme particulière de l’inconstance, qui fait que l’on ne s’arrête jamais longtemps à la même pensée. Enfin, l’idée de la corruption profondément enracinée dans la nature marquée par le péché, qui détourne l’homme de penser à Dieu autant qu’il devrait le faire. Il est bien ici question de la corruption de la nature humaine par la concupiscence. La doctrine des Écrits sur la grâce sert de fondement à ce texte.

 

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Fragments connexes

 

Divertissement 4 (Laf. 136, Sel. 168). Divertissement.

Philosophes 5 (Laf. 143, Sel. 176). Notre instinct nous fait sentir qu’il faut chercher notre bonheur hors de nous. Nos passions nous poussent au dehors, quand même les objets ne s’offriraient pas pour les exciter. Les objets du dehors nous tentent d’eux‑mêmes et nous appellent quand même nous n’y pensons pas. Et ainsi les philosophes ont beau dire : Rentrez‑vous en vous‑mêmes, vous y trouverez votre bien, on ne les croit pas. Et ceux qui les croient sont les plus vides et les plus sots.

Preuves par discours II (Laf. 427, Sel. 681). C’est une chose monstrueuse de voir dans un même cœur et en même temps cette sensibilité pour les moindres choses et cette étrange insensibilité pour les plus grandes. C’est un enchantement incompréhensible, et un assoupissement surnaturel, qui marque une force toute-puissante qui le cause.

Pensées diverses (Laf. 542, Sel. 459). Hasard donne les pensées, et hasard les ôte. Point d’art pour conserver ni pour acquérir.

Pensée échappée je la voulais écrire ; j’écris au lieu qu’elle m’est échappée. (texte barré verticalement)

 

Mots-clés : DétournerDieuMauvaisNaissancePensée.