Fragment Preuves de Jésus-Christ n° 11 / 24 – Papier original : RO 53-1
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Preuves de J.-C. n° 340 p. 157 v° à 161 / C2 : p. 189 à 191
Éditions de Port-Royal : Chap. XIV - Jésus-Christ : 1669 et janvier 1670 p. 107-110 / 1678 n° 1 p. 107-110
Éditions savantes : Faugère II, 330, XLI / Havet XVII.1 / Brunschvicg 793 / Tourneur p. 277-6 / Le Guern 290 / Lafuma 308 / Sellier 339
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Archimède sans éclat serait en même vénération. Il n’a pas donné des batailles pour les yeux, mais il a fourni à tous les esprits ses inventions. Ô qu’il a éclaté aux esprits !
Serait : voir Pensées, éd. Havet, II, Delagrave, 1866, p. 15-16, notes. Pourquoi ce conditionnel ? Parce qu’Archimède avait cet éclat terrestre, il était prince. Selon Plutarque, Marcellus, 14, éd. Pléiade, I, p. 679 sq., il était parent du roi Hiéron ; mais cette parenté avec le tyran d’une cité grecque ne faisait pas ce que nous appelons un prince. Cicéron parle d’Archimède comme d’un homme obscur, qui n’était rien en dehors de sa géométrie, Tusculanes, V, 23, Humilem homunculum a pulvere et radio excitabo : p. 16. Archimède est le seul dont on puisse dire qu’il est prince, et par suite à la fois grand dans le premier et dans le second ordre.
Sur Archimède, voir l’article de Vitrac Bernard, Archimède et la tradition archimédienne, in Blay Michel et Halleux Robert (dir.), La science classique, p. 416-431.
Cléro Jean-Pierre, “Pascal et la figure d’Archimède”, XVIIe siècle, n° 200, 1998, p. 491-504.
Carraud Vicent, “Quoiqu’il le fût”, XVIIe siècle, n° 203, avril-juin 1999, p. 385-387.
Marion Jean-Luc, Sur le prisme métaphysique de Descartes, p. 336, pense reconnaître Descartes sous le nom d’Archimède. Cette interprétation est difficilement recevable. Pascal écrirait peut-être qu’Archimède est inutile (pour la recherche spirituelle), mais certainement pas qu’il est incertain. On peut difficilement penser qu’il voyait en Descartes le représentant par excellence de l’ordre des esprits.
Voir aussi Bouchilloux Hélène, “La portée anti-cartésienne du fragment des trois ordres”, in Pécharman Martine (dir.), Les « trois ordres » de Pascal, Revue de Métaphysique et de Morale, n° 1, mars 1997, p. 74 sq.
La Lettre à Christine de Suède montre un autre cas de souveraine politique qui est aussi une femme de génie. Voir OC II, éd. J. Mesnard, p. 924-925.