Fragment Misère n° 8 / 24 – Papier original :  RO 67-5

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Misère n° 82 p. 15 v° / C2 : p. 35

Éditions savantes : Faugère I, 187, XXVI / Havet VI.9 / Michaut 190 / Brunschvicg 296 / Tourneur p. 181-4 / Le Guern 55 / Maeda II p.257 / Lafuma 59 / Sellier 93

 

 

 

Quand il est question de juger si on doit faire la guerre et tuer tant d’hommes, condamner tant d’Espagnols à la mort, c’est un homme seul qui en juge, et encore intéressé. Ce devrait être un tiers indifférent.

 

 

 

Fragment en forme de « maxime », telle qu’on en trouve chez des moralistes comme La Bruyère ou La Rochefoucauld. Pascal souligne dans un premier temps l’absurdité de la manière dont les hommes permettent que l’on décide du déclenchement d’une guerre ou du massacre d’êtres humains. Mais à cette preuve évidente de la vanité humaine, succède l’idée d’un remède à première vue décisif, mais en réalité parfaitement utopique, qui ne peut être proposé que par un demi-habile : comment trouver un tiers indifférent dans la politique internationale ? C’est l’idée de ce remède inutilisable qui relie le fragment à la liasse Misère : on trouve toujours des idées brillantes en apparence pour résoudre les problèmes que pose l’ordre du monde ; mais lorsqu’on vient à l’application, on constate que l’on veut sans pouvoir, ce qui est la définition pascalienne de la misère.

 

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Fragment connexe

 

Vanité 37 (Laf. 51, Sel. 84). Pourquoi me tuez-vous ?

 

Mots-clés : EspagneGuerreJugeMort (voir Mourir).