L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 131

qu’il les dispersât aux extrémités

du monde, néanmoins s’ils étaient fidèles

à sa loi, il les rassemblerait. Ils

y sont très fidèles, et demeurent opprimés.

Il faut donc que le Messie

soit venu ; et que la loi qui contenait

ces promesses soit finie par l’établissement

d’une loi nouvelle.

8.  Si les Juifs eussent été tous

convertis par Jésus-Christ, nous

n’aurions plus que des témoins suspects ;

et s’ils avaient été exterminés,

nous n’en aurions point du tout.

9.  Les Juifs le refusent, non pas

tous. Les Saints le reçoivent, et non

les charnels. Et tant s’en faut que cela

soit contre sa gloire, que c’est le

dernier trait qui l’achève. La raison

qu’ils en ont, et la seule qui se trouve

dans tous leurs écrits, dans le Talmud,

et dans les Rabbins, n’est que

parce que Jésus-Christ n’a pas

dompté les nations en main armée.

Jésus-Christ a été tué, disent-ils ;

il a succombé ; il n’a pas dompté les

Païens par sa force ; il ne nous a pas

donné leurs dépouilles ; il ne donne

point de richesses. N’ont-ils que cela

à dire ? C’est en cela qu’il m’est aimable.

 

 

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