L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 16

qu’on puisse appeler raisonnables ;

ou ceux qui servent Dieu de

tout leur cœur, parce qu’ils le connaissent ;

ou ceux qui le cherchent de

tout leur cœur, parce qu’ils ne le connaissent

pas encore.

C’est donc pour les personnes qui

cherchent Dieu sincèrement, et qui

reconnaissant leur misère désirent véritablement

d’en sortir, qu’il est juste

de travailler, afin de leur aider à trouver

la lumière qu’ils n’ont pas.

Mais pour ceux qui vivent sans le

connaître, et sans le chercher, ils

se jugent eux-mêmes si peu dignes de

leur soin, qu’ils ne sont pas dignes du

soin des autres : et il faut avoir toute

la charité de la Religion qu’ils méprisent,

pour ne les pas mépriser jusqu’à

les abandonner dans leur folie.

Mais parce que cette Religion nous

oblige de les regarder toujours tant

qu’ils seront en cette vie comme capables

de la grâce qui peut les éclairer,

et de croire qu’ils peuvent être

dans peu de temps plus remplis de foi

que nous ne sommes, et que nous

pouvons au contraire tomber dans

l’aveuglement où ils sont ; il faut faire

 

 

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