Pensées - page 254
commencer par leur montrer, qu’elle
n’est point contraire à la raison ; ensuite,
qu’elle est vénérable, et en donner
respect ; après, la rendre aimable,
et faire souhaiter qu’elle fût vraie ;
et puis, montrer par les preuves incontestables
qu’elle est vraie ; faire
voir son antiquité et sa sainteté, par
sa grandeur et par son élévation ;
et enfin, qu’elle est aimable, parce
qu’elle promet le vrai bien.
46. Un mot de David, ou de
Moïse, comme celui-ci, que Dieu
circoncira les cœurs 1, fait juger de leur
esprit. Que tous les autres discours
soient équivoques, et qu’il soit incertain
s’ils sont de Philosophes, ou de
Chrétiens, un mot de cette nature
détermine tout le reste. Jusque-là
l’ambiguïté dure, mais non pas après.
47. De se tromper en croyant
vraie la Religion Chrétienne, il n’y
a pas grand chose à perdre. Mais
quel malheur de se tromper en la
croyant fausse !
48. Les conditions les plus aisées
à vivre selon le monde sont les
plus difficiles à vivre selon Dieu ; et
1 Deut. 10. 6. |