L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 254

commencer par leur montrer, qu’elle

n’est point contraire à la raison ; ensuite,

qu’elle est vénérable, et en donner

respect ; après, la rendre aimable,

et faire souhaiter qu’elle fût vraie ;

et puis, montrer par les preuves incontestables

qu’elle est vraie ; faire

voir son antiquité et sa sainteté, par

sa grandeur et par son élévation ;

et enfin, qu’elle est aimable, parce

qu’elle promet le vrai bien.

46.  Un mot de David, ou de

Moïse, comme celui-ci, que Dieu

circoncira les cœurs 1, fait juger de leur

esprit. Que tous les autres discours

soient équivoques, et qu’il soit incertain

s’ils sont de Philosophes, ou de

Chrétiens, un mot de cette nature

détermine tout le reste. Jusque-là

l’ambiguïté dure, mais non pas après.

47.  De se tromper en croyant

vraie la Religion Chrétienne, il n’y

a pas grand chose à perdre. Mais

quel malheur de se tromper en la

croyant fausse !

48.  Les conditions les plus aisées

à vivre selon le monde sont les

plus difficiles à vivre selon Dieu ; et

 

1 Deut. 10. 6.

 

Page de titrePréfaceApprobationsTable des TitresAvertissementPenséesTable des Matières