L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 264

à servir et à être sujets, sont les enfants

libres.

71.  Est-ce courage à un homme

mourant, d’aller dans la faiblesse et

dans l’agonie, affronter un Dieu tout-

puissant et éternel ?

72.  Je crois volontiers les histoires

dont les témoins se font égorger.

73.  La bonne crainte vient de

la foi ; la fausse crainte vient du

doute. La bonne crainte porte à l’espérance,

parce qu’elle naît de la foi,

et qu’on espère au Dieu que l’on croit ;

la mauvaise porte au désespoir, parce

qu’on craint le Dieu auquel on

n’a point de foi. Les uns craignent

de le perdre, et les autres de le trouver.

74.  Salomon et Job ont le

mieux connu la misère de l’homme,

et en ont le mieux parlé ; l’un le plus

heureux des hommes, et l’autre le plus

malheureux ; l’un connaissant la vanité

des plaisirs par expérience, l’autre

la réalité des maux.

75.  Les Païens disaient du mal

d’Israël, et le Prophète aussi 1 : et tant

s’en faut que les Israëlites eussent

 

1 Ézéchiel.

 

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