L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 327

nous surpasse visiblement. Mais

comme c’est nous qui surpassons les

petites choses, nous nous croyons plus

capables de les posséder. Et cependant

il ne faut pas moins de capacité pour

aller jusqu’au néant que jusqu’au tout.

Il la faut infinie dans l’un et dans

l’autre : et il me semble que qui aurait

compris les derniers principes des

choses, pourrait aussi arriver jusqu’à

connaître l’infini. L’un dépend de

l’autre, et l’un conduit à l’autre. Les

extrémités se touchent, et se réunissent

à force de s’être éloignées, et se

retrouvent en Dieu, et en Dieu seulement.

Si l’homme commençait par s’étudier

lui-même, il verrait combien il

est incapable de passer outre. Comment

se pourrait-il faire qu’une partie

connût le tout ? Il aspirera peut-

être à connaître au moins les parties

avec lesquelles il a de la proportion.

Mais les parties du monde ont toutes

un tel rapport, et un tel enchaînement

l’une avec l’autre, que je crois

impossible de connaître l’une sans

l’autre et sans le tout.

L’homme, par exemple, a rapport

 

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