Pensées - page 34
contrariétés qui s’y rencontrent.
S’il y a un seul principe de
tout, une seule fin de tout, il faut que
la vraie Religion nous enseigne à
n’adorer que lui, et à n’aimer que
lui. Mais comme nous nous trouvons
dans l’impuissance d’adorer ce
que nous ne connaissons pas, et d’aimer
autre chose que nous ; il faut que
la Religion qui instruit de ces devoirs,
nous instruise aussi de cette impuissance,
et qu’elle nous en apprenne les remèdes.
Il faut pour rendre l’homme heureux
qu’elle lui montre qu’il y a un
Dieu, qu’on est obligé de l’aimer,
que notre véritable félicité est d’être
à lui, et notre unique mal d’être
séparé de lui ; qu’elle nous apprenne
que nous sommes pleins de ténèbres
qui nous empêchent de le connaître
et de l’aimer, et qu’ainsi nos devoirs
nous obligeant d’aimer Dieu, et notre
concupiscence nous en détournant,
nous sommes pleins d’injustice. Il faut
qu’elle nous rende raison de l’opposition
que nous avons à Dieu et à notre
propre bien. Il faut qu’elle nous en
enseigne les remèdes, et les moyens
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