Fragment Prophéties n° 2 / 27  – Papier original : RO 232-6

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Prophéties n° 352 p. 165 / C2 : p. 197

Éditions de Port-Royal : Chap. XV - Preuves de Jésus-Christ par les prophéties : 1669 et janvier 1670 p. 118-119  / 1678 n° 6 p. 118

Éditions savantes : Faugère II, 309, XXXV / Havet XVIII.9 / Michaut 504 / Brunschvicg 730 / Tourneur p. 283-1 / Le Guern 305 / Lafuma 324 / Sellier 355

 

 

 

Qu’alors l’idolâtrie serait renversée, que ce Messie abattrait toutes les idoles et ferait entrer les hommes dans le culte du vrai Dieu.

Que les temples des idoles seraient abattus et que parmi toutes les nations et en tous les lieux du monde lui serait offerte une hostie pure, non point des animaux.

 

 

Ce fragment est l’un des éléments d’un ensemble de textes dans lesquels Pascal recueille les principaux thèmes des prophéties messianiques. Il porte sur le point particulier de la lutte contre l’idolâtrie, initiée par les prophètes, accomplie par le Christ et poursuivie par l’Église.

 

Moïse et le veau d’or, d’après N. Fontaine, L’histoire du Vieux et du Nouveau Testament.

 

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Fragments connexes

 

Souverain bien 2 (Laf. 148, Sel. 181). Qu’est-ce donc que nous crie cette avidité et cette impuissance sinon qu’il y a eu autrefois dans l’homme un véritable bonheur, dont il ne lui reste maintenant que la marque et la trace toute vide et qu’il essaye inutilement de remplir de tout ce qui l’environne, recherchant des choses absentes les secours qu’il n’obtient pas des présentes, mais qui en sont toutes incapables parce que ce gouffre infini ne peut être rempli que par un objet infini et immuable, c’est-à-dire que par Dieu même. Lui seul est son véritable bien. Et depuis qu’il l’a quitté c’est une chose étrange qu’il n’y a rien dans la nature qui n’ait été capable de lui en tenir la place, astres, ciel, terre, éléments, plantes, choux, poireaux, animaux, insectes, veaux, serpents, fièvre, peste, guerre, famine, vices, adultère, inceste. Et depuis qu’il a perdu le vrai bien tout également peut lui paraître tel jusqu’à sa destruction propre, quoique si contraire à Dieu, à la raison et à la nature tout ensemble.

Loi figurative 14 (Laf. 258, Sel. 290). Osée a prédit qu’il serait sans roi, sans prince, sans sacrifice etc., sans idoles, ce qui est accompli aujourd’hui, ne pouvant faire sacrifice légitime hors de Jérusalem.

Prophéties 1 (Laf. 323, Sel. 354). Ruine des Juifs et des païens par Jésus-Christ.

Prophéties 4 (Laf. 324, Sel. 357). Qu’il serait roi des Juifs et des gentils, et voilà ce roi des Juifs et des gentils opprimé par les uns et les autres qui conspirent à sa mort dominant des uns et des autres, et détruisant et le culte de Moïse dans Jérusalem, qui en était le centre, dont il fait sa première église et le culte des idoles dans Rome qui en était le centre et dont il fait sa principale église.

Preuves par discours II (Laf. 433, Sel. 685). Alors JésusChrist vient dire aux hommes qu’ils n’ont point d’autres ennemis qu’euxmêmes, que ce sont leurs passions qui les séparent de Dieu, qu’il vient pour les détruire et pour leur donner sa grâce afin de faire d’eux tous une Église sainte.

Qu’il vient ramener dans cette Église les païens et les Juifs, qu’il vient détruire les idoles des uns et la superstition des autres. À cela s’opposent tous les hommes, non seulement par l’opposition naturelle de la concupiscence, mais pardessus tout les rois de la terre s’unissent pour abolir cette religion naissante comme cela avait été prédit. [...] Tout ce qu’il y a de grand sur la terre s’unit : les savants, les sages, les rois. Les uns écrivent, les autres condamnent, les autres tuent. Et nonobstant toutes ces oppositions, ces gens simples et sans force résistent à toutes ces puissances et se soumettent même ces rois, ces savants, ces sages, et ôtent l’idolâtrie de toute la terre. Et tout cela se fait par la force qui l’avait prédit.

Preuves par les Juifs III (Laf. 453, Sel. 693). Que les Juifs devaient être sans prophètes. Amos.

Sans roi, sans prince, sans sacrifice, sans idole.

Prophéties VI (Laf. 489, Sel. 735). Réprobation des Juifs et conversion des Gentils.

[...] Ceux-là m’ont cherché qui ne me consultaient point. Ceux-là m’ont trouvé qui ne me cherchaient point. J’ai dit : me voici, me voici au peuple qui n’invoquait point mon nom.

J’ai étendu mes mains tout le jour au peuple incrédule qui suit ses désirs et qui marche dans une voie mauvaise, à ce peuple qui me provoque sans cesse par les crimes qu’il commet en ma présence, qui s’est emporté à sacrifier aux idoles, etc.

Ceux-là seront dissipés en fumée au jour de ma fureur, etc.

Pensées diverses (Laf. 755, Sel. 625). Unusquisque sibi deum fingit.

Pensées diverses (Laf. 793, Sel. 646). [...] et cette synagogue qui l’a précédé, misérables et sans prophètes, qui le suivent et qui étant tous ennemis sont d’admirables témoins pour nous de la vérité de ces prophéties où leur misère et leur aveuglement est prédit. Enfin eux sans idoles ni roi.

 

Fragment n° 12M (Laf. 926, Sel. 755). On se fait une idole de la vérité même, car la vérité hors de la charité n’est pas Dieu, et est son image et une idole qu’il ne faut point aimer ni adorer, et encore moins faut-il aimer ou adorer son contraire, qui est le mensonge.

Je puis bien aimer l’obscurité totale, mais si Dieu m’engage dans un état à demi obscur, ce peu d’obscurité qui y est me déplaît, et parce que je n’y vois pas le mérite d’une entière obscurité il ne me plaît pas. C’est un défaut et une marque que je me fais une idole de l’obscurité séparée de l’ordre de Dieu. Or il ne faut adorer qu’en son ordre.

 

Mots-clés : AnimalDieuHommeHostieIdolâtrieMessieMonde – Nation – Temple.