Fragment Vanité n° 37 / 38 – Papier original : RO 23-6

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Vanité n° 71 p. 13 v° / C2 : p. 32

Éditions savantes : Faugère II, 392 / Havet VI.3 / Brunschvicg 293 et 154 / Tourneur p. 179-4 / Le Guern 47 / Maeda II p. 192 / Lafuma 51 / Sellier 84

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Transcription diplomatique (les additions sont signalées en couleur orange)

 

 

 

1 Toute les graphies de vous ont été écrites avec une forme de s peu habituelle chez Pascal mais conforme aux habitudes de l’époque. Voir Audisio Gabriel et Rambaud Isabelle, Lire le français d’hier. Manuel de paléographie moderne, XVe-XVIIIe siècle, Paris, Armand Colin, 2003 (4e édition), p. 82 et 117.

2 Renvoi barré par Pascal.

3 Lecture douteuse.

 

Genèse du texte

 

État 1. Pascal commence par écrire :  Pourquoi me tuez-vous ? Parce que vous demeurez de l’autre.

État 2. Pascal corrige le texte en Pourquoi me tuez‑vous ? Et quoi, ne demeurez‑vous pas de l’autre côté de l’eau. (Et quoi, ne est signalé par un renvoi ^)

État 3. Pourquoi me tuez‑vous ? Et quoi, ne demeurez‑vous pas de l’autre côté de l’eau ? Mon ami, si vous demeuriez de ce côté, je serais un assassin de vous tuer de la sorte.

État 4. Pascal ajoute Je n’ai point d’armes à votre avantage. Le texte devient :

Pourquoi me tuez‑vous ? Je n’ai point d’armes à votre avantage. Et quoi, ne demeurez‑vous pas de l’autre côté de l’eau. Mon ami, si vous demeuriez de ce côté, je serais un assassin de vous tuer de la sorte.

Pascal barre le renvoi précédent et le réécrit à gauche du texte ajouté, avant à votre avantage. Ce renvoi concerne les deux lignes Je n’ai point d’armes / à votre avantage et non pas uniquement le texte à votre avantage comme semblait le penser Z. Tourneur.

État 5. Pourquoi me tuez‑vous ? Je n’ai point d’armes à votre avantage Et quoi, ne demeurez‑vous pas de l’autre côté de l’eau ? Mon ami, si vous demeuriez de ce côté, je serais un assassin et cela serait injuste de vous tuer de la sorte. Mais puisque vous demeurez de l’autre côté, je suis un brave et cela est juste.

État 6. Pascal barre ce qu’il a ajouté en 4/. Pourquoi me tuez‑vous ? Et quoi, ne demeurez‑vous pas de l’autre côté de l’eau ? Mon ami, si vous demeuriez de ce côté, je serais un assassin et cela serait injuste de vous tuer de la sorte. Mais puisque vous demeurez de l’autre côté, je suis un brave et cela est juste.