Prophéties III   – Papier original : onze feuillets probablement découpés en 16 papiers post mortem

                                 RO 309-2, 311-1, 311-2, 313-1, 313-2, 315-1, 315-2, 315-3,

                                 RO 289-1, 289-2, 291-1, 291-2, 293-1, 293-2, 295-1, 295-2

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 69 p. 271 à 277  / C2 : p. 489 à 497

Éditions savantes : Faugère II, 283, XXVI / Havet XVIII (remarques) ; XVIII.22 (note) / Brunschvicg 722 / Tourneur p. 328 / Le Guern 450 / Lafuma 485 (série XIV) / Sellier 720

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Éclaircissements

 

 

Généralités et Bibliographie

Daniel, 2

Dan., 8

Daniel, 9, 20

Daniel, 11

25

 

 

Le livre de Daniel

 

Cazelles Henri (dir.), Introduction à la Bible, t. 2, Introduction critique à l’ancien Testament, Paris, Desclée,1973, p. 646 sq. Sur le livre de Daniel.

Chédozeau Bernard, L’univers biblique catholique au siècle de Louis XIV. La Bible de Port-Royal, I, Les Préfaces de l’Ancien Testament, Paris, Champion, 2013, p. 586-599.

Dictionnaire de théologie catholique, article Daniel.

 

Prophétie de Daniel

Voir la Bible de Port-Royal, éd. P. Sellier, p. 1108.

Dictionnaire encyclopédique du Judaïsme, Paris, Cerf, 1993, art. Daniel, p. 293-295.

Chédozeau Bernard, L’univers biblique catholique au siècle de Louis XIV. La Bible de Port-Royal, I, Les Préfaces de l’Ancien Testament, Paris, Champion, 2013.

Cazelles Henri (dir.), Introduction à la Bible, t. 2, Introduction critique à l’ancien Testament, Paris, Desclée, 1973, p. 646 sq.

Daniel, héros du livre, est un juif d’origine noble, déporté autour de l’an 600 à la cour de Nabuchodonosor après la destruction de Jérusalem, et demeuré fidèle à son Dieu. Son prestige est dû à sa sagesse, et à l’interprétation qu’il a donnée d’un songe de Nabuchodonosor. La carrière de Daniel à la cour se poursuit sous les rois Darius et Cyrus. Jusqu’au début du XXe siècle, les commentateurs ont admis que Daniel était l’auteur du livre dont il est le héros : p. 649. Havet, dans son édition des Pensées, II, 1866, p. 34, note que, sans « discuter ni la traduction de Pascal comparée à la Vulgate, ni la Vulgate elle-même comparée au texte », « on voit assez que ce prétendu livre de Daniel a été écrit postérieurement à tous les événements auxquels il fait allusion, c’est-à-dire au temps d’Antiochus Épiphane ». Mais on rapporte cependant aujourd’hui la rédaction de l’ouvrage qui porte son nom à l’époque des Maccabées. On place la rédaction à l’époque de la persécution d’Antiochus Épiphane. La seconde partie remonterait à la période des décrets antijuifs d’Antiochus IV Épiphane (168-165 avant Jésus-Christ), mais la première serait plus ancienne, datant d’environ 330 avant Jésus-Christ. Rien ne s’oppose cependant à ce que le personnage de Daniel ait réellement existé.

Les historiens ne sont pas d’accord sur l’unité du livre, qui est pourtant fort du point de vue des idées qui y sont formulées. 

Dans la deuxième section du livre, le prophète lui-même rapporte ses visions, qui sont au nombre de quatre : la vision des quatre grandes bêtes qui montent de la mer ; la vision du bélier et du bouc ; celle des soixante-dix semaines, et enfin une prédiction qui présente un ample tableau de l’histoire. L’ensemble de ces deux parties enferme une affirmation solennelle de la grandeur transcendante de Dieu. Le livre propose une « philosophie religieuse de l’histoire », inspirée par le messianisme qui annonce le règne de Dieu : p. 655 sq.

La Préface de la Bible de Port-Royal présente les prophéties de Daniel en ces termes : « il s’y agit de l’état de tout le monde, c’est-à-dire des quatre grandes monarchies, des Chaldéens, des Mèdes et des Perses, des Grecs et des Romains, qui ont toutes précédé l’Incarnation du Fils de Dieu. On y voit la succession de tous ces empires qui devaient se suivre l’un l’autre, la destruction de l’un par l’autre, et l’état de l’Église captive et souffrante avant la venue de Jésus-Christ ». Parmi les prédictions principales figurent « la profanation du temple de Jérusalem par les sacrifices des idolâtres », « le Christ mis à mort par son propre peuple, la destruction entière du même temple, et la désolation générale du peuple juif sans espérance de rétablissement. »

D’après la Préface de la Bible de Port-Royal, « Daniel a prophétisé particulièrement touchant la venue du Christ », marquant « le temps précis auquel il devait venir, la suite des rois qui précéderaient sa venue, le nombre exact des années et les signes très évidents par lesquels on le pourrait reconnaître ».

           

Quelle est la source des remarques de Pascal ?

 

Pascal donne des références à Appien, à Justin, à Flavius Josèphe. Il se sert donc sans doute d’un ouvrage synthétique, qui fournit les identifications et la signification des indications historiques. Certains événements évoqués dans les remarques de Pascal sont rapportés dans le livre XII de l’Histoire des Juifs de Flavius Josèphe, traduite par Arnauld d’Andilly, mais qui ne parut qu’après la mort de Pascal. Celui-ci s’est sans doute servi d’un ouvrage présentant une synthèse des histoires de Justin, de Flavius Josèphe et d’Appien d’Alexandrie, mais à ma connaissance cette source n’a pas été identifiée jusqu’à présent.

 

Daniel, 2.

Tous vos devins et vos sages ne peuvent vous découvrir le mystère que vous demandez. (Il fallait que ce songe lui tînt bien au cœur.)

 

C’est Daniel qui est censé parler. Voir Daniel, II, 27. « Et respondens Daniel coram rege, ait : Mysterium quod Rex interrogat, sapientes, magi et arioli, et aruspices nequeunt indicare Regi ». Trad. de Port-Royal : « Daniel répondit au roi : Les sages, les mages, les devins et les augures ne peuvent découvrir au roi le mystère dont il est en peine. »

 

Mais il y a un Dieu au ciel qui le peut et qui vous a révélé dans votre songe les choses qui doivent arriver dans les derniers temps.

Et ce n’est point par ma propre science que j’ai eu la connaissance de ce secret, mais par la révélation de ce même Dieu qui me l’a découvert pour la rendre manifeste en votre présence.

Votre songe était donc de cette sorte : Vous avez vu une statue grande, haute, et terrible, qui se tenait debout devant vous. La tête en était d’or, la poitrine et les bras étaient d’argent, le ventre et les cuisses étaient d’airain, et les jambes étaient de fer, mais les pieds mêlés de fer et de terre (argile).

Vous la contempliez toujours de cette sorte, jusqu’à ce que la pierre taillée sans mains a frappé la statue par les pieds mêlés de fer et de terre et les a écrasés.

Et alors s’en sont allés en poussière, et le fer, et la terre, et l’airain, et l’argent, et l’or, et se sont dissipés en l’air. Mais cette pierre qui a frappé la statue est crue en une grande montagne et elle a rempli toute la terre. Voilà quel a été votre songe, et maintenant je vous en donnerai l’interprétation.

Vous qui êtes le plus grand des rois et à qui Dieu a donné une puissance si étendue que vous êtes redoutable à tous les peuples, vous êtes représenté par la tête d’or de la statue que vous avez vue.

Mais un autre empire succédera au vôtre, qui ne sera pas si puissant, et ensuite il en viendra un autre d’airain qui s’étendra par tout le monde.

Mais le quatrième sera fort comme le fer, et de même que le fer brise et perce toutes choses ainsi cet empire brisera et écrasera tout.

Et ce que vous avez vu, que les pieds et les extrémités des pieds étaient composés en partie de terre et en partie de fer, cela marque que cet empire sera divisé et qu’il tiendra en partie de la fermeté du fer et en partie de la fragilité de la terre.

Mais comme le fer ne peut s’allier solidement avec la terre, de même ceux qui sont représentés par le fer et par la terre ne pourront faire d’alliance durable, quoiqu’ils s’unissent par des mariages.

Or ce sera dans le temps de ces monarques que Dieu suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit ni jamais transporté à un autre peuple. Il dissipera et finira tous ces autres empires, mais pour lui il subsistera éternellement selon ce qui vous a été révélé de cette pierre qui, n’étant point taillée de main, est tombée de la montagne et a brisé le fer, la terre, et l’argent et l’or.

Voilà ce que Dieu vous a découvert des choses qui doivent arriver dans la suite des temps. Ce songe est véritable et l’interprétation en est fidèle.

Lors Nabuchodonosor tomba le visage contre terre, etc.

 

Annonce de la première allégorie de Daniel, qui décrit la succession des grands empires historiques, néobabylonien, mèdes et perses, grecs héritiers du royaume asiatique d’Alexandre, ici figurés, selon les anciennes spéculations sur les âges du monde, par des métaux de valeur décroissante, et enfin l’avènement du royaume messianique. Tous les empires de la terre s’écrouleront pour laisser place à un règne éternel fondé sur Dieu.

Daniel, II, v. 27-46.

« Et respondens Daniel coram rege, ait : Mysterium quod Rex interrogat, sapientes, magi, arioli, et aruspices nequeunt indicare Regi 28. Sed est Deus in caelo revelans mysteria, qui indicavit tibi, Rex Nabuchodonosor, quae ventura sunt novissimis temporibus. Somnium tuum, et visiones capitis tui in cubili tuo huiuscemodi sunt. 29. Tu, Rex, cogitare coepisti in statu tuo : quid esset futurum post haec : et qui revelat mysteria, ostendit tibi quae ventura sunt. 30. Mihi quoque non in sapientia quae est in me plus quam in cunctis viventibus, sacramentum hoc revelatum est ; sed ut interpretatio Regi manifesta fieret, et cogitationes mentis tuae scires. 31. Tu, Rex, videbas, et ecce quasi statua una grandis : statua illa magna et statura sublimis stabat contra te, et intuitus ejus erat terribilis. 32. Hujus statuae caput ex auro optimo erat, pectus autem et brachia de argento, porro venter et femora ex aere, 33. tibiae autem ferreae, pedum quaedam pars erat ferrea, quaedam autem fictilis. 34. Videbas ita, donec abscissus est lapis de monte sine manibus, et percussit statuam in pedibus ejus ferreis et fictilibus, et comminuit eos. 35. Tunc contrita sunt pariter ferrum, testa, aes, argentum et aurum, et redacta quasi in favillam aestivae areae, quae rapta sunt vento, nullusque locus inventus est eis : lapis autem qui percusserat statuam, factus est mons magnus, et implevit universam terram. 36. Hoc est somnium : interpretationem quoque ejus dicemus coram te, Rex. 37. Tu Rex Regum es ; et Deus caeli regnum, et fortitudinem, et imperium et gloriam dedit tibi : 38. et omnia in quibus habitant filii hominum, et bestiae agri : volucres quoque caeli dedit in manu tua, et sub ditione tua universa constituit : tu es ergo caput aureum. 39. Et post te consurget regnum aliud minus te argenteum ; et regnum tertium aliud aereum quod imperabit universae terrae. 40. Et regnum quartum erit velut ferrum : quomodo ferrum comminuit et domat omnia, sic comminuet et conteret omnia haec. 41. Porro quia vidisti pedum, et digitorum partem testae figuli, et partem ferream : regnum divisum erit, quod tamen de plantario ferri orietur, secundum quod vidisti ferrum mistum testae ex luto. 42. Et digitos pedum ex parte ferreos, et ex parte regnum erit solidum, et ex parte contritum. 43. Quod autem vidisti ferrum mistum testae ex luto, commiscebuntur quidem humano semine, sed non adherebunt sibi, sicuti ferrum misceri non potest testae. 44. In diebus autem regnorum illorum, suscitabit Deus caeli regnum quod in aeternum non dissipabitur, et regnum ejus alteri populo non tradetur : comminuet autem et consumet universa regna haec : et ipsum stabit in aeternum. 45. Secundum quod vidisti, quod de monte abscissus est lapis sine manibus, et comminuit testam, et ferrum, et aes, et argentum, et aurum, Deus magnus ostendit Regi quae ventura sunt postea : et verum est somnium, et fidelis interpretatio ejus. 46. Tunc rex Nabuchodonosor cecidit in faciem suam, et Danielem adoravit et hostias et incensum praecepit ut sacrificarent ei. »

Traduction de Port-Royal :

« Daniel répondit au roi : Les sages, les mages, les devins et les augures ne peuvent découvrir au Roi le mystère dont il est en peine. 28. Mais il y a un Dieu au ciel qui révèle les mystères, qui vous a montré, ô Roi, les choses qui doivent arriver dans les derniers temps. Voici donc quel a été votre songe, et les visions qui vous ont passé dans l’esprit, lorsque vous étiez dans votre lit. 29. Vous pensiez, ô Roi, étant dans votre lit, à ce qui devait arriver après ce temps ; et celui qui révèle les mystères vous a découvert les choses à venir. 30. Ce secret m’a aussi été particulièrement révélé, non comme ayant quelque sagesse naturelle qui ne se trouve pas dans le reste des hommes ; mais afin que le Roi sût l’interprétation de son songe, et que les pensées de son esprit lui fussent connues. 31. Voici donc, ô Roi, ce que vous avez vu. Il vous a paru comme une grande statue : cette statue, grande et haute extraordinairement se tenait debout devant vous, et son regard était effroyable. 32. La tête de cette statue était d’un or très pur, la poitrine et les bras étaient d’argent, le ventre et les cuisses étaient d’airain ; 33. les jambes étaient de fer, et une partie des pieds était de fer, et l’autre d’argile. 34. Vous étiez attentif à cette vision, lorsqu’une pierre se détacha d’elle-même et sans la main d’aucun homme, de la montagne, et que frappant la statue dans ses pieds de fer et d’argile, elle les mit en pièces. 35. Alors le fer, l’argile, l’airain, l’argent et l’or se brisèrent tout ensemble, et devinrent comme la menue paille que le vent emporte hors de l’aire pendant l’été, et ils disparurent sans trouver plus aucun lieu : mais la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne qui remplit toute la terre. 36. Voilà votre songe, ô Roi ; et nous l’interpréterons aussi devant vous. 37. Vous êtes le Roi des rois, et le Dieu du ciel vous a donné le royaume, la force, l’empire et la gloire ; 38. Il vous a assujetti les enfants des hommes, et les bêtes de la campagne, en quelque lieu qu’ils habitent : il a mis en votre main les oiseaux mêmes du ciel, et il a soumis toutes choses à votre puissance. C’est donc vous qui êtes la tête d’or. 39. Il s’élèvera après vous un autre royaume moindre que le vôtre, qui sera d’argent, et ensuite un troisième royaume qui sera d’airain et qui commandera à toute la terre, 40. Le quatrième royaume sera comme le fer ; il brisera, et il réduira tout en poudre, comme le fer brise et dompte toutes choses. 41. Mais comme vous avez vu que les pieds de la statue, et les doigts des pieds étaient en partie d’argile partie de fer, le royaume, quoique prenant son origine du fer, sera divisé, selon que vous avez vu que le fer était mêlé avec la terre et l’argile. 42. Et comme les doigts des pieds étaient en partie de fer et en partie de terre, le royaume aussi sera ferme en partie, et en partie faible et fragile. 43. Et comme vous avez vu que le fer était mêlé avec la terre et l’argile, ils se mêleront aussi par des alliances humaines ; mais ils ne demeureront point unis, comme le fer ne peut se lier ni s’unir avec l’argile. 44. Dans le temps de ces royaumes le Dieu du ciel suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit ; un royaume qui ne passera point dans un autre peuple ; qui renversera et qui réduira en poudre tous ces royaumes, et subsistera éternellement ; 45. Selon que vous avez vu que la pierre qui avait été arrachée de la montagne, sans la main d’aucun homme, a brisé l’argile, le fer, l’airain, l’argent et l’or, le grand Dieu a fait voir au Roi ce qui doit arriver à l’avenir. Le songe est véritable, et l’interprétation en est très certaine. 46. Alors le roi Nabuchodonosor se prosterna le visage contre terre, et adora Daniel ; et il commanda que l’on fît venir des victimes et de l’encens, et qu’on lui sacrifiât. »

Il s’élèvera après vous un autre royaumequi sera d’argent : la note de Port-Royal indique que ce royaume est celui des Perses et des Mèdes, figuré par la poitrine et les bras d’argent de la statue, à cause de la réunion de ces deux royaumes avec celui des Chaldéens, en un même corps d’État. « Il est comparé à l’argent, qui est moindre que l’or, non que l’empire des Perses ait été inférieur à celui des Chaldéens, soit en grandeur, ou en puissance, ou en richesses, depuis l’union de ces trois monarchies en une seule ; mais parce que, selon la nature des choses humaines, qui vont d’ordinaire en dégénérant, le gouvernement du premier empire fut beaucoup plus équitable et plus heureux, et dura même sans comparaison plus longtemps que le second ».

Le troisième royaume, qui sera d’airain : la note de l’édition de Port-Royal indique que « ce troisième empire est celui du grand Alexandre et des Grecs, qui est comparé au ventre et aux cuisses d’airain de la statue, soit pour remarquer qu’il serait encore pire que le second, et aussi différent de celui des Perses, que l’airain l’est de l’argent, ou pour faire entendre qu’il briserait tout par la force de ses armes, à cause qu’anciennement les meilleures armes se faisaient d’airain trempé, ou même, selon saint Jérôme, pour exprimer par le son de ce métal éclatant, l’éloquence de ces peuples qui fit tant de bruit dans l’univers ». Le ventre signifierait les débauches et l’avarice des rois hellénistiques.

Le quatrième royaume, « selon l’opinion commune, est l’empire des Romains ». « Ce règne est donc appelé le règne de fer, pour la raison qu’en apporte le prophète, qui est que comme le fer par sa grande dureté écrase et brise tout, ainsi le gouvernement des Romains devait détruire les trois monarchies, avant même qu’il fût établi en monarchie sous Auguste ». Le mélange de fer et d’argile symbolise la « division et les différentes factions de l’État, et sa faiblesse ou sa force, selon la bonne ou la mauvaise intelligence qui unissaient ou diviseraient ses citoyens ». Mais la note ajoute qu’il n’est sans doute pas question des Romains, mais de l’empire « des successeurs d’Alexandre, qui ont régné en Syrie et en Égypte », qui furent les plus cruels persécuteurs du peuple de Dieu, dont ils avaient résolu d’abolir entièrement la religion, en y substituant le paganisme, ce qui suscita la guerre des Maccabées.

Un royaume qui ne sera jamais détruit : selon la note de Port-Royal, « ce royaume que le Dieu du ciel devait susciter est celui de son fils unique : c’est un royaume céleste et spirituel, qui s’établit premièrement en la terre par la foi de ceux qui croient en lui et qui l’aiment ; et qui ensuite s’élève jusqu’au ciel, où son souverain est assis à la droite de son Père. Il est dit que Dieu le suscitera dans le temps des autres royaumes : ce qui peut marquer qu’il a commencé à s’établir dans les justes dès ces premiers temps, puisque la cité de Dieu, c’est-à-dire son royaume, à commencé à se former par Abel le premier des justes. Ce royaume ne sera jamais détruit, parce que son roi qui est éternel lui a promis que les portes mêmes ou les puissances de l’enfer ne pourront rien contre lui ».

Identification de la pierre à Jésus : voir Matt. 21, 42-44 ; Luc, 20, 17-18.

Prophéties 8 (Laf. 329, Sel. 361). Que Jésus-Christ serait petit en son commencement et croîtrait ensuite. La petite pierre de Daniel.

Un chapitre du Pugio fidei est consacré à la prophétie de Daniel, IIe partie, ch. V, p. 273 sq. de l’édition de 1651. Les § 1 à 4 sont consacrés à la présente prophétie. D’autre part, le ch. VII, intitulé Qualiter Dominus noster Jesus Christus est lapis abcissus de monte sine manibus, lui est entièrement consacré.