Pensées diverses I – Fragment n° 16 / 37 – Papier original : RO 142-7

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 94 p. 337  / C2 : p. 289

Éditions savantes : Faugère I, 222, CXLIII / Havet XXV.71 / Brunschvicg 534 / Tourneur p. 78-1 / Le Guern 483 / Lafuma 562 (série XXIII) / Sellier 469

 

 

 

Il n’y a que deux sortes d’hommes : les uns justes qui se croient pécheurs, les autres pécheurs qui se croient justes.

 

 

Cette maxime résume en quelques mots la parabole du pharisien et du publicain de l’Évangile de saint Luc. Sa brièveté ne lui ôte pas son caractère paradoxal : tout aussi bien que le pécheur à qui l’amour propre dissimule son injustice, le juste ne se connaît pas bien lui-même.

 

Analyse détaillée...

 

Fragments connexes

 

Commencement 10 (Laf. 160, Sel. 192). Il y a trois sortes de personnes : les uns qui servent Dieu l’ayant trouvé, les autres qui s’emploient à le chercher ne l’ayant pas trouvé, les autres qui vivent sans le chercher ni l’avoir trouvé. Les premiers sont raisonnables et heureux, les derniers sont fous et malheureux. Ceux du milieu sont malheureux et raisonnables.

Soumission 12 (Laf. 178, Sel. 209). Voyez les deux sortes d’hommes dans le titre Perpétuité.

Perpétuité 8 (Laf. 286, Sel. 318). Deux sortes d’hommes en chaque religion.

Parmi les païens des adorateurs de bêtes, et les autres adorateurs d’un seul Dieu dans la religion naturelle.

Parmi les juifs les charnels et les spirituels qui étaient les chrétiens de la loi ancienne.

Parmi les chrétiens les grossiers qui sont les juifs de la loi nouvelle.

Les juifs charnels attendaient un Messie charnel et les chrétiens grossiers croient que le Messie les a dispensés d’aimer Dieu. Les vrais Juifs et les vrais chrétiens adorent un Messie qui leur fait aimer Dieu.

Perpétuité 11 (Laf. 289, Sel. 321). Les Juifs charnels tiennent le milieu entre les chrétiens et les païens. Les païens ne connaissent point Dieu et n’aiment que la terre, les Juifs connaissent le vrai Dieu et n’aiment que la terre, les chrétiens connaissent le vrai Dieu et n’aiment point la terre. Les Juifs et les païens aiment les mêmes biens. Les Juifs et les chrétiens connaissent le même Dieu.

Les Juifs étaient de deux sortes. Les uns n’avaient que les affections païennes, les autres avaient les affections chrétiennes.

Morale chrétienne 16 (Laf. 366, Sel. 398-399). Deux sortes d’hommes en chaque religion.

Voyez Perpétuité.

Superstition, concupiscence.

Dossier de travail (Laf. 394, Sel. 13). Deux sortes de personnes connaissent : ceux qui ont le cœur humilié et qui aiment la bassesse, quelque degré d’esprit qu’ils aient haut ou bas, ou ceux qui ont assez d’esprit pour voir la vérité quelques oppositions qu’ils y aient.

Preuves par discours II (Laf. 427, Sel. 681). Qu’ils laissent donc ces impiétés à ceux qui sont assez mal nés pour en être véritablement capables ; qu’ils soient au moins honnêtes gens s’ils ne peuvent être chrétiens, et qu’ils reconnaissent enfin qu’il n’y a que deux sortes de personnes qu’on puisse appeler raisonnables : ou ceux qui servent Dieu de tout leur cœur parce qu’ils le connaissent, ou ceux qui le cherchent de tout leur cœur parce qu’ils ne le connaissent pas.

Pensées diverses (Laf. 752, Sel. 622). Deux sortes de gens égalent les choses, comme les fêtes aux jours ouvriers, les chrétiens aux prêtres ; tous les péchés entre eux, etc.

 

Mots-clés : Deux – HommeJustePécheur.