Pensées diverses III – Fragment n° 83 / 85 – Le papier original est perdu

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 149 p. 383 v° / C2 : p. 343 v°

Éditions savantes : Michaut 739 note / Brunschvicg 825 bis / Le Guern 620 / Lafuma 728n (série XXV) / Sellier 609

 

 

 

Miracles.

 

Saint Thomas, t. 3, l. 8, c. 20.

 

 

Cette note dans laquelle la référence proposée n’a pas de rapport avec saint Thomas, ni avec les miracles, pose un difficile problème d’interprétation.

 

Analyse détaillée...

 

Fragments connexes

 

Conclusion 3 (Laf. 379, Sel. 411). Les miracles ne servent pas à convertir mais à condamner. Ia IIae, 113. a. 10. ad. 2.

Pensées diverses (Laf. 574, Sel. 477). Un miracle, dit-on, affermirait ma créance, on le dit quand on ne le voit pas. Les raisons qui, étant vues de loin, paraissent borner notre vue, mais quand on y est arrivé on commence à voir encore au-delà. Rien n’arrête la volubilité de notre esprit. Il n’y a point, dit-on, de règle qui n’ait quelque exception ni de vérité si générale qui n’ait quelque face par où elle manque. Il suffit qu’elle ne soit pas absolument universelle pour nous donner sujet d’appliquer l’exception au sujet présent, et de dire, cela n’est pas toujours vrai, donc il y a des cas où cela n’est pas. Il ne reste plus qu’à montrer que celui-ci en est et c’est à quoi on est bien maladroit ou bien malheureux si on ne trouve quelque joint.

Voir le questionnaire adressé par Pascal à Martin de Barcos, Miracles I (Laf. 830, Sel. 419).

Miracles II (Laf. 835, Sel. 423). Les prophéties, les miracles mêmes et les preuves de notre religion ne sont pas de telle nature qu’on puisse dire qu’ils sont absolument convaincants, mais ils le sont aussi de telle sorte qu’on ne peut dire que ce soit être sans raison que de les croire. Ainsi il y a de l’évidence et de l’obscurité pour éclairer les uns et obscurcir les autres, mais l’évidence est telle qu’elle surpasse ou égale pour le moins l’évidence du contraire, de sorte que ce n’est pas la raison qui puisse déterminer à ne la pas suivre, et ainsi ce ne peut être que la concupiscence et la malice du cœur. Et par ce moyen il y a assez d’évidence pour condamner, et non assez pour convaincre, afin qu’il paraisse qu’en ceux qui la suivent c’est la grâce et non la raison qui fait suivre, et qu’en ceux qui la fuient c’est la concupiscence et non la raison qui fait fuir.

 

Mots-clés : Miracle – Saint Thomas.