Pensées diverses VI – Fragment n° 5 / 5 – Papier original : RO 163-1

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 175 p. 411 v°-413 / C2 : p. 389-389 v°

Éditions de Port-Royal : Chap. XXXI - Pensées diverses : 1669 et janvier 1670 p. 341-342 / 1678 n° 44 p. 336-337

Éditions savantes : Faugère I, 234, CLXXXII ; I, 253, XXII / Havet XXV.206, 119, 22 ; XXIV.90 bis ; VI.53 / Brunschvicg 310, 41 et 310 bis / Tourneur p. 129-2 / Le Guern 659 / Lafuma 797 et 798 (série XXVIII) / Sellier 650

 

 

 

 

 

Dans l’édition de Port-Royal

 

Chap. XXXI - Pensées diverses : 1669 et janvier 1670 p. 341-342 / 1678 n° 44 p. 336-337

       

 

Différences constatées par rapport au manuscrit original

 

Ed. janvier 1670 1

Transcription du manuscrit

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 L’homme aime la malignité ; mais ce n’est pas contre les malheureux, mais contre les heureux superbes : et c’est se tromper que d’en juger autrement.

 

 

2 L’Épigramme de Martial sur les borgnes ne vaut rien ; parce qu’elle ne les console pas, et ne fait que donner une 3 pointe à la gloire de l’auteur. Tout ce qui n’est que pour l’auteur ne vaut rien. Ambitiosa recidet ornamenta. Il faut plaire à ceux qui ont les sentiments humains et tendres, et non aux âmes barbares et inhumaines.

 

 

Roi, et tyran.

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J’aurai aussi mes pensées de derrière la tête.

Je prendrai garde à chaque voyage.

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Grandeur d’établissement, respect d’établissement.

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Le plaisir des Grands est de pouvoir faire des heureux.

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Le propre de la richesse est d’être donnée libéralement.

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Le propre de chaque chose doit être cherché. Le propre de la puissance est de protéger.

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Quand la force attaque la grimace, quand un simple soldat prend le bonnet carré d’un premier président et le fait voler par la fenêtre.

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Épigrammes de Martial.

 

L’homme aime la malignité mais ce n’est pas contre les borgnes ou les malheureux, mais contre les heureux superbes. On se trompe autrement. Car la concupiscence est la source de tous nos mouvements, et l’humanité...

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Il faut plaire à ceux qui ont les sentiments humains et tendres.

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Celle des deux borgnes ne vaut rien, car elle ne les console pas et ne fait que donner une pointe à la gloire de l’auteur.

Tout ce qui n’est que pour l’auteur ne vaut rien.

Ambitiosa recidet ornamenta.

 

 

1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.

2 Ce paragraphe est précédé d’un fleuron dans l’édition de mars 1670.

3 La préédition de 1669 et l’édition de 1670 éditent « un pointe » (coquille). Cette coquille a été corrigée dans l’édition de 1678.

 

Commentaire

 

Il n’est pas certain que les éditeurs aient compris le lien de la première partie avec les Discours sur la condition des Grands. Voir le commentaire du précédent fragment.

La phrase inachevée a été supprimée. Les éditeurs ont sans doute hésité sur son sens, ou sur les mots qui manquaient.

L’addition, qui vaut commentaire, non aux âmes barbares et inhumaines, n’ajoute pas grand chose au texte originel. Elle se comprend si l’on entend par le mot barbare, cruel, impitoyable, qui n’écoute point la pitié, mais le mot ressemble tout de même à ces ambitiosa ornamenta que Pascal rejette dans le présent texte.