Fragment Commencement n° 11 / 16  – Papier original : RO 63-4

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Commencement n° 222 p. 79 / C2 : p. 104

Éditions de Port-Royal : Chap. XXVIII - Pensées Chrétiennes : 1669 et janv. 1670 p. 247 / 1678 n° 22 p. 239

Éditions savantes : Faugère I, 121, CXXXIX / Havet XXIV.98 / Brunschvicg 221 / Tourneur p. 226-3 / Le Guern 150 / Lafuma 161 / Sellier 193

 

 

 

 

 

Dans l’édition de Port-Royal

 

Chap. XXVIII - Pensées Chrétiennes : 1669 et janv. 1670 p. 247 / 1678 n° 22 p. 239

       

 

Différences constatées par rapport au manuscrit original

 

Ed. janvier 1670 1

Transcription du manuscrit

 

  Les Athées doivent dire des choses parfaitement claires. Or il faudrait avoir perdu le sens pour dire qu’il est parfaitement clair que l’âme est mortelle.

 

[Commencement 14 - Laf. 164, Sel. 196]

 

 

Les athées doivent dire des choses parfaitement claires. Or il n’est point parfaitement clair que l’âme soit matérielle.

 

1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.

 

Commentaire

 

L’édition de Port-Royal traite le fragment d’une manière qui fait contresens.

Elle greffe sur ce fragment le texte de Commencement 14 (Laf. 164, Sel. 196).

Changer matérielle en mortelle fait un gros contresens, les deux termes n’étant ni synonymes, ni équivalents. D’autre part, c’est une absurdité. Faut-il avoir perdu le sens pour dire que l’âme est mortelle ? Descartes lui-même pensait que les démonstrations qu’il fournissait lui-même dans les Méditations n’étaient pas tout à fait suffisantes pour prouver que l’âme est immortelle.

Avec l’affirmation qu’il n’est pas parfaitement clair que l’âme soit matérielle, Pascal dit tout autre chose. Sa position est plus forte : la distinction des substances spirituelle et corporelle est par exemple beaucoup plus clairement et fortement établie par Descartes que l’immortalité de l’âme.

D’autre part, la contamination avec le fragment sur Copernic fait passer l’idée de la critique de la cohérence des opinions des libertins à l’idée qu’il faut se soucier du destin de l’âme et de sa nature immortelle : c’est incohérent.