Fragment Divertissement n° 2 / 7 – Papier original : RO 121-2

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Divertissement n° 184 p. 53 / C2 : p. 75

Éditions de Port-Royal : Chap. XXVI - Misère de l’homme : 1669 et janv. 1670 p. 217 / 1678 n° 4 p. 211

Éditions savantes : Faugère II, 39, IV / Havet IV.5 / Brunschvicg 169 et 168 / Tourneur p. 205-1 / Le Guern 124 / Lafuma 134 et 133 / Sellier 166

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Transcription diplomatique 

(les additions sont signalées en couleur orange)

 

 

 

Genèse de la rédaction

 

1/ Pascal commence par écrire (en haut à gauche du papier)

 

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Les hommes pour se rend (avec la probable intention d’écrire « Les hommes pour se rendre heureux »).

 

2/ Il se ravise, barre ce texte et trace un nouveau trait de séparation :

 

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Les hommes pour se rend.

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 puis commence par écrire le titre Divertissement. (Pascal a peut-être écrit ce titre à la fin de l’étape n° 2 après avoir barré les textes qui n’avait aucun rapport avec lui mais avant le texte de l’étape n° 3).

Il écrit : Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés de n’y point penser.

Il corrige en : Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés pour se rendre heureux de n’y point penser.

Il tire un trait et écrit :   Il a quatre laquais. (Noter que Pascal passe du pluriel au singulier : les hommes... il...)

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                                     Il demeure au-delà de l’eau.

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en réservant de la place à gauche des notes pour les compléter éventuellement. Ces deux derniers textes ont ensuite été barrés et réécrits sur d’autres papiers qui ont été conservés : voir Vanité 7 (Laf. 19, Sel. 53) et Vanité 8 (Laf. 20, Sel. 54).

Pascal a peut-être continué par Si l’homme, puis le texte qui a ensuite été séparé et mis dans la liasse Fondement (voir la reconstitution de Pol Ernst).

 

3/ Il décide de développer le premier texte et, faute de place au-dessus du trait situé sous Ils se sont, il écrit à droite du titre :

 

Nonobstant ces misères, il veut être heureux, et ne veut être qu’heureux, et ne peut ne vouloir pas l’être.

 

4/ Il complète ce texte par : Mais comment s’y prendra‑t‑il ? Il faudrait, pour bien faire, qu’il se rendît immortel. Mais ne le pouvant, il s’est avisé de s’empêcher d’y penser en reliant les deux parties du texte par un trait et des signes de renvoi (++).

 

Une autre reconstitution génétique serait envisageable. L’ajout du deuxième trait de séparation semble en effet superflu. Faut-il en déduire qu’il a été ajouté après l’écriture du texte dans les étapes 3 et 4 et en conclure que le titre ne s’applique qu’au deuxième texte ? Dans ce cas, on devrait transcrire :

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Les hommes pour se rend.

Divertissement.

Nonobstant ces misères, il veut être heureux, et ne veut être qu’heureux, et ne peut ne vouloir pas l’être. Mais comment s’y prendra‑t‑il ? Il faudrait, pour bien faire, qu’il se rendît immortel. Mais ne le pouvant, il s’est avisé de s’empêcher d’y penser.

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Les hommes n’ayant pu guérir la mort, la misère, l’ignorance, ils se sont avisés, pour se rendre heureux, de n’y point penser.

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Il a quatre laquais.

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Il demeure au-delà de l’eau.

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Nous n’avons pas retenu cette hypothèse qui nous semble moins vraisemblable que la première.