Fragment hors Copies n° 10K RO 93-1 r° / v°

Copies du XVIIIe s. : copie Périer n° 10K p. 93 v°-94 v°, copie Montempuys p. 38

Éditions du XVIIIe s. : Desmolets (1728) p. 320 / Bossut (1779) p. 369-370

Éditions modernes : Faugère II, 180, V ; I, 291, LXX ; I, 325, XIX / Havet XXIV.61 ter, XXV.205, XXIV.62 / Brunschvicg 498, 856, 905 / Tourneur p. 85 / Le Guern 514 / Lafuma 922 à 924 / Sellier 753

 

 

 

Il est vrai qu’il y a de la peine en entrant dans la piété mais cette peine ne vient pas de la piété qui commence d’être en nous, mais de l’impiété qui y est encore. Si nos sens ne s’opposaient pas à la pénitence et que notre corruption ne s’opposât pas à la pureté de Dieu il n’y aurait en cela rien de pénible. Pour nous nous ne souffrons qu’à proportion que le vice qui nous est naturel résiste à la grâce surnaturelle ; nous souffrons donc la violence que fait notre cœur se sent déchirer entre ces efforts contraires, mais il serait bien injuste d’imputer cette violence à Dieu qui nous attire au lieu de l’attribuer au monde, qui nous retient.

C’est comme un enfant qui se plaindrait de la que sa mère arrache d’entre les bras des voleurs [il] ne doit pas blâmer la aimer dans la peine qu’il souffre la violence amoureuse et légitime de la mer celle qui procure sa liberté, et ne détester que la violence impérieuse et tyrannique de ceux qui le retiennent injustement. C’est La plus cruelle guerre que Dieu puisse faire aux hommes en cette vie est de les laisser sans cette guerre qu’il est venu apporter, il n’a. Je suis venu apporter la guerre, dit‑il, et pour instruire de cette guerre je suis venu apporter le fer et le feu et mon plus grand désir est qu’il embrase. Avant lui le monde vivait dans cette fausse paix.

 

Sur le miracle.

 

Comme Dieu n’a point rendu de famille plus heureuse, qu’il fasse aussi qu’il n’en trouve point de plus reconnaissante.

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Sur les confessions et absolutions sans marques de regret.

 

Dieu ne regarde que l’intérieur, l’Église ne juge que par l’extérieur. Dieu absout aussitôt qu’il voit la pénitence dans le cœur ; l’Église, quand elle la voit dans les œuvres. Dieu fera une Église pure au-dedans, l’Église, une pure au dehors qui confonde par sa sainteté intérieure et toute spirituelle la fausse sainteté des païens, l’impiété intérieure des superbes et des pharisiens. Et l’Église demande des Et l’Église fera une assemblée d’hommes dont les mœurs extérieures si pures soient si pures qu’elles confondent les mœurs des païens. S’il y en a d’hypocrites elle, mais si bien déguisés qu’elle n’y en reconnaisse pas de le venin, elle les souffre. sans en être déshonorée, mais Car, encore qu’ils ne soient pas reçus de Dieu qu’ils ne peuvent tromper, comme ils le sont des hommes qu’ils trompent. Et ainsi elle n’est pas déshonorée par leur conduite, quoique Dieu soit déshonoré par leur coeur qui paraît sainte. Mais vous...

vous voulez que l’Église ne juge

[...] ni selon l’intérieur [...] voulez

 

 

 

Ce fragment n’est pas encore analysé.

La suite de ce fragment pourrait être, selon Z. Tourneur, le fragment Laf. 923, Sel. 499