Fragment Preuves de Jésus-Christ n° 18 / 24  – Papier original : RO 49-8

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Preuves de J.-C. n° 347 p. 163 / C2 : p. 193

Éditions de Port-Royal : Chap. XIV - Jésus-Christ : 1669 et janvier 1670 p. 111-112  / 1678 n° 5 p. 111-112

Éditions savantes : Faugère II, 323, XXI / Havet XVII.5 / Brunschvicg 800 / Tourneur p. 280-4 / Le Guern 297 / Lafuma 316 / Sellier 347

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Bibliographie

 

 

Saint AUGUSTIN, Homélies sur l’Évangile de saint Jean, XLIX, 18, Œuvres complètes, Bibliothèque augustinienne, Desclée de Brouwer, 1989, p. 239-240.

BELIN Christian, La conversation intérieure, La méditation en France au XVIIe siècle, Paris, Champion, 2002, p. 233 sq.

BOCHET Isabelle, « Le firmament de l’Écriture ». L’herméneutique augustinienne, Paris, Institut d’études augustiniennes, 2004, p. 39 sq.

DE NADAÏ Jean-Christophe, Jésus selon Pascal, Paris, Desclée, 2008.

ERNST Pol, Approches pascaliennes, Gembloux, Duculot, 1970, p. 445 sq.

LHERMET Joseph, Pascal et la Bible, Paris, Vrin, 1931.

MESNARD Jean, Les Pensées de Pascal, 2e éd., Paris, SEDES-CDU, 1993.

ORCIBAL Jean, La spiritualité de Saint-Cyran, Paris, Vrin, 1962.

PERATONER Alberto, Blaise Pascal. Ragione, rivelazione e fondazione dell’etica. Il percorso dell’Apologie, I, Venise, Cafoscarina, 2002, p. 709.

SELLIER Philippe, Port-Royal et la littérature, I, Pascal, 2e éd., Paris, Champion, 2010, p. 492 sq.

 

 

Éclaircissements

 

Qui a appris aux évangélistes les qualités d’une âme parfaitement héroïque pour la peindre si parfaitement en Jésus-Christ ?

 

De quelle conception de l’héroïsme doit-on l’entendre ? Pascal insiste sur la faiblesse de Jésus, alors que cela semble contraire à l’héroïsme, qui semble devoir consister à être constant et tout fort.

L’héroïsme comporte plusieurs caractères, qui doivent être entendus, dans ce fragment, dans la perspective du fragment Preuves de Jésus-Christ 11 (Laf. 308, Sel. 339) sur les trois ordres.

D’abord, la noblesse et la grandeur. Preuves de Jésus-Christ 11 montre que l’humilité apparente du Christ est la marque de sa grandeur dans le plus élevé des ordres, celui de la charité. J.-C. sans biens, et sans aucune production au dehors de science, est dans son ordre de sainteté. Il n’a point donné d’inventions. Il n’a point régné, mais il a été humble, patient, saint, saint, saint à Dieu, terrible aux démons, sans aucun péché. O qu’il est venu en grande pompe et en une prodigieuse magnificence aux yeux du cœur et qui voient la sagesse. [...]

Il eût été inutile à N.-S. J.-C. pour éclater dans son règne de sainteté, de venir en roi, mais il y est bien venu avec l’éclat de son ordre. [...]

Il est bien ridicule de se scandaliser de la bassesse de J.-C., comme si cette bassesse était du même ordre duquel est la grandeur qu’il venait faire paraître.

Qu’on considère cette grandeur-là dans sa vie, dans sa passion, dans son obscurité, dans sa mort, dans l’élection des siens, dans leur abandonnement, dans sa secrète résurrection et dans le reste. On la verra si grande qu’on n’aura pas sujet de se scandaliser d’une bassesse qui n’y est pas.

Le second caractère est la force d’âme, le courage dans l’épreuve et la constance dans la souffrance. C’est sur ce point que le présent fragment insiste. Pascal ne se contente pas ici de souligner un moment de courage du Christ dans sa Passion et son Agonie. Il procède par comparaison de moments différents pour en découvrir le véritable caractère et la raison profonde.

Dans Le mystère de Jésus (Pensée n° 6F - Laf. 919, Sel. 749), Pascal a marqué les différents moments de cet épisode. Jésus souffre dans sa Passion les tourments que lui font les hommes, mais dans l’agonie il souffre les tourments qu’il se donne à lui-même. Turbare semetipsum. C’est un supplice d’une main non humaine mais toute puissante, et il faut être tout puissant pour le soutenir.

Jésus cherche quelque consolation au moins dans ses trois plus chers amis et ils dorment ; il les prie de soutenir un peu avec lui, et ils le laissent avec une négligence entière ayant si peu de compassion qu’elle ne pouvait seulement les empêcher de dormir un moment. Et ainsi Jésus était délaissé seul à la colère de Dieu.

Jésus est seul dans la terre non seulement qui ressente et partage sa peine, mais qui le sache. Le ciel et lui sont seuls dans cette connaissance.

Jésus est dans un jardin non de délices comme le premier Adam où il se perdit et tout le genre humain, mais dans un de supplices où il s’est sauvé et tout le genre humain.

Il souffre cette peine et cet abandon dans l’horreur de la nuit.

Je crois que Jésus ne s’est jamais plaint que cette seule fois. Mais alors il se plaint comme s’il n’eût plus pu contenir sa douleur excessive. Mon âme est triste jusqu’à la mort.

Jésus cherche de la compagnie et du soulagement de la part des hommes.

Cela est unique en toute sa vie ce me semble, mais il n’en reçoit point, car ses disciples dorment.

Jésus sera en agonie jusqu’à la fin du monde. Il ne faut pas dormir pendant ce temps-là.

Jésus au milieu de ce délaissement universel et de ses amis choisis pour veiller avec lui, les trouvant dormant, s’en fâche à cause du péril où ils exposent non lui mais eux-mêmes, et les avertit de leur propre salut et de leur bien avec une tendresse cordiale pour eux pendant leur ingratitude. Et les avertit que l’esprit est prompt et la chair infirme.

Jésus les trouvant encore dormant sans que ni sa considération ni la leur les en eût retenus, il a la bonté de ne pas les éveiller et les laisse dans leur repos.

Le même texte marque la résolution du Christ une fois acceptée la volonté de son Père : Jésus prie dans l’incertitude de la volonté du Père et craint la mort. Mais l’ayant connue il va au-devant s’offrir à elle. Eamus processit (Joannes).

Jésus a prié les hommes et n’en a pas été exaucé.

Jésus pendant que ses disciples dormaient a opéré leur salut. Il l’a fait à chacun des justes pendant qu’ils dormaient et dans le néant avant leur naissance et dans les péchés depuis leur naissance.

Il ne prie qu’une fois que le calice passe et encore avec soumission, et deux fois qu’il vienne s’il le faut.

Jésus dans l’ennui.

Jésus voyant tous ses amis endormis, et tous ses ennemis vigilants se remet tout entier à son Père.

Jésus ne regarde pas dans Judas son inimitié mais l’ordre de Dieu qu’il aime, et la voit si peu qu’il l’appelle ami.

Jésus s’arrache d’avec ses disciples pour entrer dans l’agonie ; il faut s’arracher de ses plus proches et des plus intimes, pour l’imiter.

Jésus étant dans l’agonie et dans les plus grandes peines, prions plus longtemps.

Le troisième caractère de l’héroïsme est la volonté de protéger et de sauver les autres. Voir Laf. 797, Sel. 650 : Le propre de la puissance est de protéger.

Sellier Philippe, Port-Royal et la littérature, I, Pascal, 2e éd., p. 496 sq., sur l’Agonie au jardin des Oliviers. La kénose du Christ, telle que Pascal la décrit, est le moment de la Rédemption de l’humanité. Jésus va héroïquement s’offrir à la volonté du Père : ce qui, pour Pascal, est un motif pour situer le don décisif et le centre de l’histoire au jardin de Gethsémanie où le Christ a subi son Agonie : p. 498.

Le mystère de Jésus (Pensée n° 6F - Laf. 919, Sel. 749). Jésus cherche quelque consolation au moins dans ses trois plus chers amis et ils dorment ; il les prie de soutenir un peu avec lui, et ils le laissent avec une négligence entière ayant si peu de compassion qu’elle ne pouvait seulement les empêcher de dormir un moment. Et ainsi Jésus était délaissé seul à la colère de Dieu.

Jésus est seul dans la terre non seulement qui ressente et partage sa peine, mais qui la sache. Le ciel et lui sont seuls dans cette connaissance.

Jésus est dans un jardin non de délices comme le premier Adam où il se perdit et tout le genre humain, mais dans un de supplices où il s’est sauvé et tout le genre humain.

Il souffre cette peine et cet abandon dans l’horreur de la nuit.

 

Jésus au Mont des Oliviers d’après L’histoire du vieux et du nouveau Testament de N. Fontaine.

 

Le dernier caractère de l’héroïsme est la capacité de se sacrifier pour les autres : c’est expressément le sens profond de la Passion et de l’Agonie. Voir De Nadaï Jean-Christophe, Jésus selon Pascal, p. 292 sq., sur l’Agonie comme sacrifice sans anéantissement.

 

Pourquoi le font‑ils faible dans son agonie ?

 

Agonie : voir Bouyer, Dictionnaire théologique, art. Agonie, p. 28-29. Le mot désigne en grec toute lutte particulièrement tragique. Il est venu à désigner seulement en français les transes de la mort. Selon Luc, XXII, 44, Jésus a été en agonie. Quelques moments avant d’être arrêté et saisi par les Juifs, Jésus-Christ est tombé en faiblesse et à l’agonie ; il a conjuré son Père d’écarter de lui le calice de ses souffrances, et sué du sang. Il semble avoir à ce moment fait preuve d’une grande faiblesse. Sur l’agonie du Christ, voir De Nadaï Jean-Christophe, Jésus selon Pascal, p. 275 sq., qui insiste sur les versets du Mystère de Jésus dans lesquels il est dit que le Christ, au cours de son agonie, a sauvé non pas seulement ses disciples, mais « tout le genre humain ».

Belin Christian, La conversation intérieure, La méditation en France au XVIIe siècle, Paris, Champion, 2002, p. 233 sq. L’agonie comme exercice.

 

Ne savent‑ils pas peindre une mort constante ? Oui, car le même saint Luc peint celle de saint Étienne plus forte que celle de Jésus-Christ.

 

Martyre d’Étienne, d’après L’histoire du viens et du nouveau Testament de N. Fontaine.

 

Les évangélistes sont capables de présenter une mort à la fois sainte et constante. Ce n’est donc pas par inaptitude que le récit de la mort du Christ rapporte des moments de faiblesse.

Acte des Apôtres, VII, 58. « Ils lapidaient Étienne, et lui invoquait Jésus, et disait : Seigneur Jésus, recevez mon esprit. Et, s’étant mis à genoux, il cria à haute voix : Seigneur, ne leur imputez point ce péché. Après cette parole, il s’endormit au Seigneur. Or Saul avait consenti comme les autres à la mort d’Étienne. » Commentaire de Sacy : « C’est par ces dernières paroles d’Étienne, dit saint Augustin qu’on doit juger de la disposition où était son cœur, lorsqu’il parlait avec tant de force aux Juifs : Magnus impetus : sed columba sine felle saevit. Un homme qui en mourant par la cruauté des Juifs, se met à genoux, et qui crie à haute voix, pour demander au Seigneur qu’il n’impute point sa mort à ceux qui le lapidaient fait bien connaître qu’il ne leur avait reproché leur dureté et l’incirconcision de leur cœur et de leurs oreilles, que pour les piquer salutairement dans leur insensibilité », c’est-à-dire par l’effet de sa charité chrétienne, et non par ressentiment ou par faiblesse.

La ressemblance des dernières paroles de saint Étienne avec celles du Christ a pu confirmer la comparaison dans l’esprit de Pascal.

 

Ils le font donc capable de crainte avant que la nécessité de mourir soit arrivée, et ensuite tout fort.

 

Tout : entièrement, sans réserve. Il est tout malade, il est tout stupide (Furetière). L’attitude du Christ après son arrestation ne marque plus aucune faiblesse.

Voir l’Abrégé de la vie de Jésus-Christ, v. 208-215, in OC III, éd. J. Mesnard, p. 289-290.

 

Mais quand ils le font si troublé c’est quand il se trouble lui‑même, et quand les hommes le troublent il est tout fort.

 

Pascal procède par comparaison pour faire connaître la véritable signification de l’attitude à la fois faible et héroïque du Christ.

De Nadaï Jean-Christophe, Jésus selon Pascal, Paris, Desclée, 2008, p. 275 sq., insiste sur le fait que, alors que Condren distingue les souffrances selon leur origine, celles que Dieu inflige au Christ, celles que lui font les hommes, et celles que Jésus se donne à lui-même, Pascal, lui, ne voit que les « tourments » que le Christ « se donne à lui-même » (« turbare semetipsum »). La « colère de Dieu » est rapportée à la divinité du Verbe incarné en Jésus-Christ, alors que, chez d’autres auteurs, l’origine de ces tourments est rapportée au Père que Jésus a prié dans son agonie. Selon J.-C. De Nadaï, cette manière de présenter l’Agonie a pour effet d’exempter le Père de la colère, et de faire de lui au contraire celui auprès de qui, à la fin, affermit son cœur pour remplir sa destinée : p. 289 sq. La faiblesse de Jésus n’est pas considérée pour elle-même, mais Pascal la fait servir d’argument à la force d’âme que le Christ a fait paraitre devant ses bourreaux. Il n’appartient qu’à Jésus-Christ de se troubler lui-même.

L’expression se rapporte à l’épisode de la résurrection de Lazare, dans Saint Jean, XI, 33. « Jesus ergo ut vidit eam plorantem et Judaeos qui venerant cum ea plorantes fremuit spiritu et turbavit se ipsum ».

Commentaire de la Bible de Port-Royal : « La vue des larmes de Marie, et de tous les Juifs qui l’accompagnaient porta Jésus à exciter dans lui-même un frémissement, et un mouvement de trouble ; c’est-à-dire qu’étant maître absolu de demeurer dans le calme, ou de se troubler, il voulut, pour témoigner qu’il prenait part à l’affliction de Marie et des autres Juifs, et qu’il n’était pas insensible à ce qu’ils sentaient, en donner des marques par ce trouble volontaire qu’il excita au-dedans de soi. Il était bien aise de donner aussi à ceux qui étaient présents cette preuve de la bonté toute singulière qu’il avait eue, de se revêtir de l’infirmité humaine, pour nous rendre digne de participer à sa force toute divine. Mais il semble qu’on doit s’arrêter à l’explication que l’Évangéliste en donne lui-même, lorsqu’ayant dit que Jésus frémit en son esprit, il ajoute dans l’instant, et se troubla soi-même : ce qui fait voir que par ce trouble qu’il excita au-dedans de soi, et par ce frémissement de son esprit, on doit entendre la même chose, c’est-à-dire un mouvement intérieur et extérieur, accompagné de gémissements et de soupirs, qui exprimaient la bonté compatissante avec laquelle il voulait bien s’affliger de ce qui faisait pleurer toutes ces personnes ; quoiqu’il fût maître de faire cesser leurs larmes en ressuscitant Lazare, comme il le fit ensuite.

Avant qu’il fît éclater la toute-puissance qui lui était propre, comme à Dieu, il fallait qu’il donnât ces marques se la vérité de son Incarnation. »

Jansénius, Tetrateuchus, Comment. In Evangelium secundum Joannem, cap. XI, v. 33. Turbavit semetipsum : « motu tristitiae et compassionis, tamquam radice fremitus istius, quem etiam usque  ad lacrimas exteriores permisit. Porro dicendo, turbavit seipsum, significat eum non turbatum illis motibus ex naturae infirmitate, sicut nos, sed à seipso, tamquam talium affectionum arbitro, quia in illius potestate erat sic vel sic affici vel non affici : ubi enim summa potestas est, inquit Aug. secundum voluntatis nutum tractatur infirmitas. Haec autem turbatio affectuum, qui hominem interiorem reddunt impacatum, in illa visione aeternae pacis nulla erit, ut Aug. 14. De Civit. c. 9. »

L’idée que Jésus s’inflige à lui-même ce trouble est transposée de l’épisode de la résurrection de Lazare à celui de l’agonie du Christ.

Le mystère de Jésus (Pensée n° 6F - Laf. 919, Sel. 749). Jésus souffre dans sa passion les tourments que lui font les hommes, mais dans l’agonie il souffre les tourments qu’il se donne à lui-même. Turbare semetipsum. C’est un supplice d’une main non humaine mais toute-puissante, et il faut être tout-puissant pour le soutenir.

Le texte des Évangiles ne mentionne cependant pas expressément ce point.

Voir le commentaire de saint Augustin sur l’expression turbare semetipsum, Homélies sur l’Évangile de saint Jean, XLIX, 18, Œuvres complètes, Bibliothèque augustinienne, Desclée de Brouwer, 1989, p. 239-240. Jésus est troublé, mais parce qu’il l’a voulu.

 

Pour approfondir…

 

L’art de s’exprimer est une qualité commune au Christ et à ses disciples

 

On peut trouver un prolongement à ce fragment dans l’idée que les évangélistes, dans la manière dont ils ont écrit l’histoire du Christ et exprimé son héroïsme, ont suivi l’exemple de leur maître, parlant à la fois simplement et nettement. Voir Preuves de Jésus-Christ 12 (Laf. 309, Sel. 340) : J.-C. a dit les choses grandes si simplement qu’il semble qu’il ne les a pas pensées, et si nettement néanmoins qu’on voit bien ce qu’il en pensait. Cette clarté jointe à cette naïveté est admirable. Dans cette perspective, le fragment peut être lié à la pensée rhétorique de Pascal.

Mesnard Jean, Les Pensées de Pascal, 2e éd., Paris, SEDES-CDU, 1993, p. 274. Il n’y a chez les évangélistes nulle recherche, nul dessein de peindre un héros exceptionnel ; l’esthétique pascalienne qui se fonde sur l’idéal de l’honnête homme se trouve élevée au niveau de Dieu et mise au service de l’apologétique.

Orcibal Jean, La spiritualité de Saint-Cyran, p. 196. Ms de Port-Royal, Ms. 31, p. 308-309. « Avec quelle simplicité la Passion de Jésus-Christ est racontée sans aucune exagération et particulièrement sa flagellation, en un mot la moquerie d’Hérode... »

Sellier Philippe, Pascal et saint Augustin, p. 560. Il ne s’agit pas de dire que la beauté littéraire est une marque de la transcendance (argument des musulmans sur le Coran), mais de montrer que les évangélistes se moquaient de la rhétorique.

Bochet Isabelle, « Le firmament de l’Écriture ». L’herméneutique augustinienne, Paris, Institut d’études augustiniennes, 2004, p. 39 sq. Saint Augustin, sur la simplicité du style des Écritures, écrit qu’elle déconcerte les lettrés. Il répond que la vérité prime sur l’éloquence ; mais la justification la plus profonde est que la simplicité du style biblique est une manifestation de la transcendance divine, car « la sagesse de Dieu, devant s’abaisser jusqu’au corps humain, s’est abaissée d’abord jusqu’au langage humain », Contra Adim., 13, 2, Bibliothèque augustinienne, XVII, p. 280-281. Voir aussi De civitate Dei, XV, 25, Bibliothèque augustinienne, XXXVI, p. 154-155.