Fragment Misère n° 7 / 24 – Papier original : RO 67-7
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Misère n° 80-81 p. 15 v° / C2 : p. 34
Éditions de Port-Royal : Chap. XXIX - Pensées Morales : 1669 et janv. 1670 p. 290-291 / 1678 n° 47 p. 287-288
Éditions savantes : Faugère I, 188, XXX / Havet VI.37 / Michaut 192 / Brunschvicg 332 / Tourneur p. 181-2 / Le Guern 54 / Maeda II p.239 / Lafuma 58 / Sellier 92
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Transcription diplomatique (les additions sont signalées en couleur orange)
Tyrannie La consiste +++ elle nest Vniuersel Ethors + 1 deSon ordre est de uouloir maistresse que ^debeaux, regner partout des actions diuerses chambres deforts , de bons esprits , de pieux rien ne le peut exterieures ^ non pas mesmela --- donc chacun regne Chez soy non ailleurs , Et quelquefois force elle ne
maistrise est de diuers genre . Jls neSentendent pas .++ S auants ++++
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1 Signe de croix (et non un renvoi) écrit dans une encre pâle et peu visible dans l’interligne entre de (domination) et de (son ordre).
Le texte primitif a été écrit dans une encre un peu plus noire que celle du texte additionnel, qui tend plutôt vers le marron-violet. Mais la distinction est subtile. Il semble que Pascal a manqué d’encre en écrivant actions extérieures puis le trait de séparation, qui est écrit très près de l’expressions ainsy ces discours. Ces ajouts ont été effectués avant que le papier ne soit enfilé en liasse. En effet, le s de maistresse a été écrit sur le petit papier qui correspond au trou d’enfilage. Pascal aurait contourné le trou si le papier avait déjà été troué et enfilé. La hauteur du papier (5,5 cm) exclut l’hypothèse que le papier ait été séparé du feuillet avant que Pascal écrive l’ensemble du texte et même les compléments. Un autre texte devait être écrit dessous et empêchait d’écrire les ajouts à sa suite.
Maeda Yoichi, Séminaire de Sorbonne de 1972. Le premier jet de Laf. 58, Sel. 92, ce sont les cinq premières lignes. Le second jet transforme en tyrannie ce qui touchait la corruption.
Mesnard Jean, Les Pensées de Pascal, p. 374. Ce premier fragment sur la tyrannie, dans sa version originale, comprenait seulement le passage “Diverses chambres... s’entendent pas” : le mot tyrannie n’y figure pas. Lors d’une seconde étape, le paragraphe a été complété par l’utilisation des deux marges, et il s’est trouvé précédé d’une addition formulée d’abord : “la corruption de la nature paraît au désir de domination, universel et hors de son ordre”. Et ensuite : “la tyrannie consiste au désir...” Le mot expressif s’est imposé après coup, comme c’est souvent le cas chez Pascal (par exemple dans le fragment “Disproportion de l’homme”, Transition 4 - Laf. 199, Sel. 230).