Fragment Preuves de Moïse n° 7 / 7  – Papier original : RO 491-3

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Preuves de Moïse n° 333 p. 153 v° / C2 : p. 185

Éditions savantes : Faugère II, 191, IX / Brunschvicg 702 / Tourneur p. 275-5 / Le Guern 279 / Lafuma 297 / Sellier 328

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Bibliographie

 

 

Voir la bibliographie de la liasse Prophéties.

 

BOSSUET Jacques Bénigne, Discours sur l’histoire universelle, éd. Velat et Champailler, Pléiade, Paris, NRF, Gallimard, 1961.

Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, article Prophètes et prophétie, Paris, Cerf, 1993.

ERNST Pol, Approches pascaliennes, Gembloux, Duculot, 1970.

FRIES H. (dir.), Encyclopédie de la foi, III, article Prophète, Paris, Cerf, 1966.

LODS Adolphe, Les prophètes d’Israël et les débuts du judaïsme, Paris, A. Michel, 1969.

SELLIER Philippe, “Le fondement prophétique”, in Port-Royal et la littérature, Pascal, 2e éd., Paris, Champion, 2010, p. 461-470.

SELLIER Philippe, “Après qu’Abraham parut : Pascal et le prophétisme”, in Port-Royal et la littérature, Pascal, 2e éd., Paris, Champion, 2010, p. 471-483.

SELLIER Philippe, Pascal et saint Augustin, Paris, Colin, 1970.

 

 

Éclaircissements

 

Zèle du peuple juif pour sa loi et principalement depuis qu’il n’y a plus eu de prophètes.

 

Le tarissement, puis la cessation de la prophétie avaient été prédits. Voir Loi figurative 13 (Laf. 257, Sel. 289). Les Juifs ne sauraient accorder la cessation de la royauté et principauté prédite par Osée, avec la prophétie de Jacob.

Pascal affirme dans Prophéties 15 (Laf. 335, Sel. 368) que Dieu a suscité des prophètes durant mille six cents ans, et pendant quatre cents ans après il a dispersé toutes ces prophéties avec tous les juifs qui les portaient dans tous les lieux du monde. Voilà quelle a été la préparation à la naissance de Jésus‑Christ, dont l’Évangile devant être cru de tout le monde il a fallu non seulement qu’il y ait eu des prophéties pour le faire croire, mais que ces prophéties fussent par tout le monde pour le faire embrasser par tout le monde.

Le prophétisme proprement dit s’étend d’Abraham (né en 1 992) au « dernier des prophètes », Malachie, dont l’activité commence en 454. Mais peu avant l’avènement du Christ, le mouvement prophétique s’est tari.

Lods Adolphe, Les prophètes d’Israël, p. 265 sq. Extinction graduelle du prophétisme.

Malachie, le dernier des prophètes, « a prophétisé un peu après Aggée et Zacharie lorsque le temple était déjà rebâti vers la fin du règne d’Artaxerxès Longuemain, environ quatre cents cinquante quatre ans avant Jésus-Christ. Et comme il reprend le peuple juif des mêmes dérèglements que leur reproche Néhémias, il paraît qu’ils ont vécu du même temps. »

Fries H. (dir.), Encyclopédie de la foi, III, article Prophète, Paris, Cerf, 1966, p. 500 sq. C’est après l’exil que le judaïsme a vu se tarir la prophétie. Les prophètes sont remplacés par les rédacteurs d’apocalypses, par les sages et les docteurs de la Loi. Mais la disparition du prophétisme est ressentie comme une privation douloureuse, et c’est ce qui donne naissance à l’attente d’un prophétisme messianique et eschatologique.

Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, article Prophètes et prophétie, p. 918 sq. Les spécialistes juifs estiment que la prophétie a pris fin avec l’établissement du canon biblique à l’époque d’Esdras, et selon les rabbins, elle s’arrête avec Malachie.

Bossuet, Discours sur l’histoire universelle, éd. Velat et Champailler, Pléiade, p. 816 sq. Dieu cesse les prophéties, parce que le peuple est assez instruit, et durant les 500 ans qui précèdent le Messie, il doit être mis en attente. Mais avant de les faire cesser, il répand des lumières plus grandes que jamais.

Depuis que le Christ est arrivé, les prophètes n’étaient plus nécessaires. Les Juifs auraient alors dû se détacher de la loi mosaïque pour se convertir à l’Évangile ; mais tout au contraire un attachement nouveau à la loi s’est manifesté au moment même où celle-ci perdait sa valeur effective. Cet attachement est d’autant plus paradoxal que la loi juive est rigoureuse, sévère et composée de cérémonies très contraignantes.

Sellier Philippe, Pascal et saint Augustin, p. 488. Sur le soin dont les Juifs ont entouré leurs livres. Pascal fait allusion dans ce fragment à toute la littérature qui s’est développée autour de la Thora (Talmud, Midrashim, Zohar) après la naissance du christianisme ; il pense aussi au travail des Massorètes sur la lettre des Écritures du VIe au XIIe siècles.

Grotius Hugo, De veritate religionis christianae, V, § XVI. Les Juifs n’ont plus de prophètes et rien ne présage leur retour dans leur terre ; cependant, malgré leur dispersion, ils ne se sont jamais tournés vers le culte des faux dieux, ils prient Dieu et tentent de l’apaiser par des jeûnes, sans être pour autant écoutés.

La cessation de la prophétie parmi les Juifs n’empêche pas que, pour les chrétiens, la réalisation des prophéties ne constitue un « miracle subsistant », preuve capitale de la religion du Christ.