Pensées - page 109
Mais qu’il est bien venu avec l’éclat
de son ordre !
Il est ridicule de se scandaliser de la
bassesse de Jésus-Christ, comme si
cette bassesse était du même ordre
que la grandeur qu’il venait faire paraître.
Qu’on considère cette grandeur-
là dans sa vie, dans sa passion,
dans son obscurité, dans sa mort, dans
l’élection des siens, dans leur fuite,
dans sa secrète résurrection, et dans
le reste ; on la verra si grande, qu’on
n’aura pas sujet de se scandaliser d’une
bassesse qui n’y est pas.
Mais il y en a qui ne peuvent admirer
que les grandeurs charnelles, comme
s’il n’y en avait pas de spirituelles ;
et d’autres qui n’admirent que les spirituelles,
comme s’il n’y en avait pas
d’infiniment plus hautes dans la sagesse.
Tous les corps, le firmament, les
étoiles, la Terre, et les Royaumes
ne valent pas le moindre des esprits ;
car il connaît tout cela, et soi-même ;
et le corps rien. Et tous les corps
et tous les esprits ensemble, et toutes
leurs productions ne valent pas le
moindre mouvement de charité ; car
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