Pensées - page 133
choses qui paraissent basses ; mais que
les discours de l’un aient un double
sens entendu par ceux qui le suivent,
et les discours de l’autre n’aient qu’un
seul sens ; si quelqu’un n’étant pas du
secret entend discourir les deux en cette
sorte, il en fera un même jugement.
Mais si ensuite dans le reste
du discours l’un dit des choses angéliques,
et l’autre toujours des choses
basses et communes, et même des
sottises, il jugera que l’un parlait avec
mystère, et non pas l’autre ; l’un
ayant assez montré qu’il est incapable
de telles sottises, et capable d’être
mystérieux ; et l’autre qu’il est incapable
de mystères, et capable de sottises.
4. Ce n’est pas par ce qu’il y a
d’obscur dans Mahomet, et qu’on
peut faire passer pour avoir un sens
mystérieux, que je veux qu’on en juge ;
mais par ce qu’il y a de clair, par
son paradis, et par le reste. C’est en
cela qu’il est ridicule. Il n’en est pas de
même de l’Écriture. Je veux qu’il y
ait des obscurités ; mais il y a des
clartés admirables, et des prophéties
manifestes accomplies. La partie n’est
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