L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 133

choses qui paraissent basses ; mais que

les discours de l’un aient un double

sens entendu par ceux qui le suivent,

et les discours de l’autre n’aient qu’un

seul sens ; si quelqu’un n’étant pas du

secret entend discourir les deux en cette

sorte, il en fera un même jugement.

Mais si ensuite dans le reste

du discours l’un dit des choses angéliques,

et l’autre toujours des choses

basses et communes, et même des

sottises, il jugera que l’un parlait avec

mystère, et non pas l’autre ; l’un

ayant assez montré qu’il est incapable

de telles sottises, et capable d’être

mystérieux ; et l’autre qu’il est incapable

de mystères, et capable de sottises.

4.  Ce n’est pas par ce qu’il y a

d’obscur dans Mahomet, et qu’on

peut faire passer pour avoir un sens

mystérieux, que je veux qu’on en juge ;

mais par ce qu’il y a de clair, par

son paradis, et par le reste. C’est en

cela qu’il est ridicule. Il n’en est pas de

même de l’Écriture. Je veux qu’il y

ait des obscurités ; mais il y a des

clartés admirables, et des prophéties

manifestes accomplies. La partie n’est

 

 

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