L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 151

nous est ôtée. Nemo novit patrem

nisi filius, aut cui voluerit filius revelare. 1

C’est encore ce que l’Écriture nous

marque, lorsqu’elle nous dit en tant

d’endroits, que ceux qui cherchent

Dieu le trouvent ; car on ne parle

point ainsi d’une lumière claire et évidente :

on ne la cherche point ; elle se

découvre, et se fait voir d’elle-même.

2.  Les preuves de Dieu métaphysiques

sont si éloignées du raisonnement

des hommes, et si impliquées,

qu’elles frappent peu ; et quand cela

servirait à quelques-uns, ce ne serait

que pendant l’instant qu’ils voient

cette démonstration ; mais une heure

après ils craignent de s’être trompés :

Quod curiositate cognoverint, superbia

amiserunt.

D’ailleurs ces sortes de preuves ne

nous peuvent conduire qu’à une connaissance

spéculative de Dieu ; et ne

le connaître que de cette sorte, c’est

ne le connaître pas.

La Divinité des Chrétiens ne consiste

pas en un Dieu simplement auteur

des vérités Géométriques et de

 

1 Matth. 11. 27.

 

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