Pensées - page 151
nous est ôtée. Nemo novit patrem
nisi filius, aut cui voluerit filius revelare. 1
C’est encore ce que l’Écriture nous
marque, lorsqu’elle nous dit en tant
d’endroits, que ceux qui cherchent
Dieu le trouvent ; car on ne parle
point ainsi d’une lumière claire et évidente :
on ne la cherche point ; elle se
découvre, et se fait voir d’elle-même.
2. Les preuves de Dieu métaphysiques
sont si éloignées du raisonnement
des hommes, et si impliquées,
qu’elles frappent peu ; et quand cela
servirait à quelques-uns, ce ne serait
que pendant l’instant qu’ils voient
cette démonstration ; mais une heure
après ils craignent de s’être trompés :
Quod curiositate cognoverint, superbia
amiserunt.
D’ailleurs ces sortes de preuves ne
nous peuvent conduire qu’à une connaissance
spéculative de Dieu ; et ne
le connaître que de cette sorte, c’est
ne le connaître pas.
La Divinité des Chrétiens ne consiste
pas en un Dieu simplement auteur
des vérités Géométriques et de
1 Matth. 11. 27. |