L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 293

que toutes les créatures ne sont pas la

première cause des accidents que nous

appelons maux, mais que la providence

de Dieu en étant l’unique et

véritable cause, l’arbitre et la souveraine,

il est indubitable qu’il faut recourir

directement à la source, et remonter

jusques à l’origine pour trouver

un solide allègement. Que si nous

suivons ce précepte, et que nous

considérions cette mort qui nous afflige,

non pas comme un effet du hasard,

ni comme une nécessité fatale

de la nature, ni comme le jouet des

éléments et des parties qui composent

l’homme, (car Dieu n’a pas abandonné

ses élus au caprice du hasard)

mais comme une suite indispensable,

inévitable, juste, et sainte d’un arrêt

de la providence de Dieu, pour

être exécuté dans la plénitude de son

temps ; et enfin que tout ce qui est

arrivé a été de tout temps présent

et préordonné en Dieu : si, dis-je,

par un transport de grâce nous regardons

cet accident, non dans lui-même

et hors de Dieu, mais hors de lui-

même, et dans la volonté même de

Dieu, dans la justice de son arrêt,

 

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