L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 309

la sorte, de peur que si le corps de

l’homme fût mort et ressuscité pour

jamais dans le baptême, on ne fût

entré dans l’obéissance de l’Évangile

que par l’amour de la vie ; au lieu que

la grandeur de la foi éclate bien davantage

lorsque l’on tend à l’immortalité

par les ombres de la mort.

4.  Il n’est pas juste que nous

soyons sans ressentiment et sans douleur

dans les afflictions et les accidents

fâcheux qui nous arrivent, comme

des Anges qui n’ont aucun sentiment

de la nature : il n’est pas juste

aussi que nous soyons sans consolation,

comme des Païens qui n’ont

aucun sentiment de la grâce : mais il

est juste que nous soyons affligés et

consolés comme Chrétiens, et que la

consolation de la grâce l’emporte par

dessus les sentiments de la nature ; afin

que la grâce soit non seulement en

nous, mais victorieuse en nous ; qu’ainsi

en sanctifiant le nom de notre Père,

sa volonté devienne la nôtre ; que sa

grâce règne et domine sur la nature ;

et que nos afflictions soient comme

la matière d’un sacrifice que sa grâce

consomme et anéantisse pour la gloire

 

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