L’édition de Port-Royal de 1678
Préface - page [31]
égarent plus l’esprit qu’ils ne le persuadent, ni par des lieux communs tirés de divers effets de la nature ; mais par des preuves morales qui vont plus au cœur qu’à l’esprit. C’est- à-dire qu’il voulait plus travailler à toucher et à disposer le cœur, qu’à convaincre et à persuader l’esprit ; parce qu’il savait que les passions et les attachements vicieux qui corrompent le cœur et la volonté sont les plus grands obstacles et les principaux empêchements que nous ayons à la foi, et que pourvu qu’on pût lever ces obstacles il n’était pas difficile de faire recevoir à l’esprit les lumières et les raisons qui pouvaient le convaincre. L’on sera facilement persuadé de tout cela en lisant ces écrits. Mais Monsieur Pascal s’en est encore expliqué lui-même dans un de ses fragments qui a été trouvé parmi les autres, et que l’on n’a point mis dans ce recueil. Voici ce qu’il dit dans ce fragment. Je n’entreprendrai pas ici de prouver par des raisons naturelles, ou l’existence de Dieu, ou la Trinité, ou l’immortalité de l’âme, ni aucune
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