L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

Préface - page [37]

 

qu’il entendît faire aux libertins,

il n’en était nullement ému ;

et quoiqu’il fût fort jeune, il les regardait

comme des gens qui étaient

dans ce faux principe, que la raison

humaine est au-dessus de toutes choses,

et qui ne connaissaient pas la

nature de la foi.

Mais enfin après avoir ainsi passé

sa jeunesse dans des occupations et

des divertissements qui paraissaient assez

innocents aux yeux du monde, Dieu

le toucha de telle sorte, qu’il lui fit

comprendre parfaitement que la Religion

Chrétienne nous oblige à ne

vivre que pour lui, et à n’avoir point

d’autre objet que lui. Et cette vérité

lui parut si évidente, si utile et si nécessaire,

qu’elle le fit résoudre de se

retirer, et de se dégager peu à peu de

tous les attachements qu’il avait au

monde pour pouvoir s’y appliquer

uniquement.

Ce désir de la retraite et de mener

une vie plus Chrétienne et plus réglée

lui vint lorsqu’il était encore

fort jeune ; et il le porta dès lors à

quitter entièrement l’étude des sciences

profanes, pour ne s’appliquer

 

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