Fragment Perpétuité n° 9 / 11 – Papier original : RO 151-2
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Perpétuité n° 327 p. 147 v°-149 / C2 : p. 179
Éditions de Port-Royal : Chap. X - Juifs : 1669 et janvier 1670 p. 88-89 / 1678 n° 16, 18 et 19 p. 88-89
Éditions savantes : Faugère II, 363, XX / Havet XV.10 / Brunschvicg 607 / Tourneur p. 273-5 / Le Guern 270 / Lafuma 287 / Sellier 319
Dans l’édition de Port-Royal
Chap. X - Juifs : 1669 et janvier 1670 p. 88-89 / 1678 n° 16, 18 et 19 p. 88-89 |
Différences constatées par rapport au manuscrit original
Ed. janvier 1670 1 |
Transcription du manuscrit |
16.
18.
19.
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Qui jugera de la religion des Juifs par les grossiers la connaîtra mal. Elle est visible dans les saints Livres et dans la tradition des prophètes, qui ont assez fait entendre qu’ils n’entendaient pas la Loi à la lettre. Ainsi notre religion est divine dans l’Évangile, les apôtres et la tradition, mais elle est ridicule dans ceux qui la traitent mal.
Le Messie, selon les Juifs charnels, doit être un grand prince temporel. Jésus‑Christ, selon les chrétiens charnels, est venu nous dispenser d’aimer Dieu, et nous donner des sacrements qui opèrent tout sans nous. Ni l’un ni l’autre n’est la religion chrétienne, ni juive.
Les vrais Juifs et les vrais chrétiens ont toujours attendu un Messie qui les ferait aimer Dieu et par cet amour triompher de leurs ennemis.
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1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.
Commentaire
Port-Royal a scindé le fragment en trois pensées distinctes, repérées chacune par un fleuron. De ce fait, l’idée directrice du fragment, savoir l’opposition des charnels, qui rendent la religion ridicule, et des vrais Juifs et vrais chrétiens, qui en connaissent le caractère divin, se trouve éclatée, et presque effacée.
Port-Royal a aussi rejeté l’adjectif ridicule, jugé sans doute quelque peu impertinent, et l’a remplacé par défiguré, moins irrespectueux.