Fragment Soumission et usage de la raison n° 8 / 23  – Papier original : RO 406-3

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Soumission n° 230 p. 81 v° / C2 : p. 108

Éditions de Port-Royal : Chap. V - Soumission, et usage de la raison : 1669 et janv. 1670 p. 48 / 1678 n° 4 p. 50-51

Éditions savantes : Faugère II, 348, II / Havet XIII.4 / Brunschvicg 270 / Tourneur p. 229-4 / Le Guern 163 / Lafuma 174 / Sellier 205

 

 

 

 

 

Dans l’édition de Port-Royal

 

Chap. V - Soumission, et usage de la raison : 1669 et janv. 1670 p. 48 / 1678 n° 4 p. 50-51

       

 

Différences constatées par rapport au manuscrit original

 

Ed. janvier 1670 1

Transcription du manuscrit

 

 La raison, dit 2 Saint Augustin, ne se soumettrait jamais, si elle ne jugeait qu’il y a des occasions où elle se doit soumettre. Il est donc juste qu’elle se soumette quand elle juge qu’elle se doit soumettre, et qu’elle ne se soumette pas quand elle juge 2 avec fondement 3 qu’elle ne le doit pas faire 2 : mais il faut prendre garde à ne se pas tromper.

 

 

Saint Augustin. La raison ne se soumettrait jamais si elle ne jugeait qu’il y a des occasions où elle se doit soumettre.

Il est donc juste qu’elle se soumette quand elle juge qu’elle se doit soumettre.

 

 

1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.

2 Ajouts proposés par Nicole dans la Copie C1.

3 Cette précision est absente de la préédition de 1669 ; elle a été ajoutée dans l’édition de janvier 1670 ; puis elle disparaît dans l’édition de 1678.

 

Commentaire

 

L’addition effectuée par Nicole alourdit le texte original, mais elle fait écho aux controverses de l’époque : c’est dans l’affaire de la signature du formulaire qu’il fallait en effet refuser de soumettre la raison à une autorité abusive : le refus de la signature sans explication ni réserve n’était en effet pas dépourvu de fondement, comme le prouvent les écrits sur le Formulaire échangés par Pascal, Arnauld, Nicole et Domat en 1661-1662 (voir OC IV, éd. J. Mesnard, p. 1176 sq.). La clause finale il faut prendre garde à ne se pas tromper, n’est insignifiante qu’en apparence : il était indispensable en effet pour des ecclésiastiques de ne pas s’opposer à la hiérarchie ecclésiastique sans une juste cause.