Preuves par discours III - Fragment n° 6 / 10  – Le papier original est perdu

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 43 p. 225 v° à 227 / C2 : p. 439 à 439 v°

Éditions de Port-Royal : Chap. XVIII - Dessein de Dieu de se cacher aux uns, et de se découvrir aux autres : 1669 et janvier 1670 p. 139-140  / 1678 n° 6 et 7 p. 138

Éditions savantes : Faugère II, 154, XVIII ; II, 155, XX  / Havet XX.4, 3 bis / Brunschvicg 557, 558, 586 / Le Guern 414 à 416 / Lafuma 444 à 446 (série V) / Sellier 690

 

 

 

 

 

Dans l’édition de Port-Royal

 

Chap. XVIII - Dessein de Dieu de se cacher aux uns, et de se découvrir aux autres : 1669 et janvier 1670 p. 139-140  / 1678 n° 6 et 7 p. 138

       

 

Différences constatées par rapport au manuscrit original

 

Ed. janvier 1670 1

Transcription du manuscrit (Copies)

 

7.  Tout instruit l’homme de sa condition ; mais il le faut bien entendre ; car il n’est pas vrai que Dieu se découvre en tout ; et il n’est pas vrai qu’il se cache en tout. Mais il est vrai tout ensemble qu’il se cache à ceux qui le tentent, et qu’il se découvre à ceux qui le cherchent ; parce que les hommes sont tout ensemble indignes de Dieu, et capables de Dieu ; indignes par leur corruption ; capables par leur première nature.

 

 

 

6.  S’il n’y avait point d’obscurité, l’homme ne sentirait pas sa corruption. S’il n’y avait point de lumière, l’homme n’espérerait point de remède. Ainsi il est non seulement juste, mais utile pour nous, que Dieu soit caché en partie, et découvert en partie, puisqu’il est également dangereux à l’homme de connaître Dieu sans connaître sa misère, et de connaître sa misère sans connaître Dieu.

 

 

Il est donc vrai que tout instruit l’homme de sa condition, mais il le faut bien entendre car il n’est pas vrai que tout découvre Dieu, et il n’est pas vrai que tout cache Dieu, mais il est vrai tout ensemble qu’il se cache à ceux qui le tentent et qu’il se découvre à ceux qui le cherchent, parce que les hommes sont tout ensemble indignes de Dieu et capables de Dieu, indignes par leur corruption, capables par leur première nature.

 

Que conclurons‑nous donc de toutes nos obscurités, sinon notre indignité ?

 

S’il n’y avait point d’obscurité, l’homme ne sentirait pas sa corruption. S’il n’y avait point de lumière, l’homme n’espérerait point de remède. Ainsi il est non seulement juste, mais utile pour nous, que Dieu soit caché en partie, et découvert en partie, puisqu’il est également dangereux à l’homme de connaître Dieu sans connaître sa misère et de connaître sa misère sans connaître Dieu.

 

 

1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.

 

Commentaire

 

La correction de l’édition de Port-Royal met l’accent sur le fait que c’est par sa propre volonté que Dieu se cache et se découvre. La différence n’est pas très importante.