Règle de la créance  – Fragment n° 2 / 8 – Papier original : RO 269-2

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 80 p. 313 v°  / C2 : p. 405 v°

Éditions savantes : Faugère II, 403 / Brunschvicg 90 / Tourneur p. 61-2 / Le Guern 458 / Lafuma 506 (série XX) / Sellier 673

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Bibliographie

 

 

CROQUETTE Bernard, Pascal et Montaigne. Étude des réminiscences des Essais dans l’œuvre de Pascal, Genève, Droz, 1974, p. 49.

FERREYROLLES Gérard, Les reines du monde. L’imagination et la coutume chez Pascal, Paris, Champion, 1995.

SHIOKAWA Tetsuya, Pascal et les miracles, Paris, Nizet, 1977, ch. I, p. 11 sq.

 

 

Éclaircissements

 

Quod crebro videt non miratur, etiamsi cur fiat nescit. Quod ante non viderit, id si evenerit, ostentum esse censet. Cic.

 

Croquette Bernard, Pascal et Montaigne. Étude des réminiscences des Essais dans l’œuvre de Pascal, p. 49.

Cicéron, De Divinatione, 2, 27. « Ce qu’il voit fréquemment ne l’étonne pas, même s’il en ignore la cause. Mais s’il arrive quelque chose qu’il n’a jamais vu, il le regarde comme un prodige. »

Montaigne, Essais, II, ch. XXX, D’un enfant monstrueux, éd. de 1652, p. 524, éd. Balsamo, Pléiade, p. 749. « Ce que nous appelons monstres, ne le sont pas à Dieu, qui voit en l’immensité de son ouvrage, l’infinité des formes, qu’il y a comprises. Et est à croire, que cette figure qui nous étonne, se rapporte et tient, à quelque autre figure de même genre, inconnu à l’homme. De sa toute sagesse, il ne part rien que bon, et commun, et réglé : mais nous n’en voyons pas l’assortiment et la relation. Quod crebro videt, non miratur, etiam si, cur fiat nescit. Quod ante non vidit, id, si evenerit, ostentum esse censet. Nous appelons contre nature, ce qui advient contre la coutume. Rien n’est que selon elle, quel qu’il soit. Que cette raison universelle et naturelle, chasse de nous l’erreur et l’étonnement que la nouvelleté nous apporte ». Traduction en marge de l’édition de 1652 : « Il n’admire pas ce qu’il voit souvent, encore qu’il ne sache pourquoi ni comment il se fait : ce qu’il n’a point vu auparavant, s’il arrive, il l’estime monstrueux. Ibid. » Ce ibid. final renvoie à une citation située un peu plus haut, qui donne la référence Cic. De Div. 2.

Pascal donne à plusieurs reprises des exemples d’effets que l’on croit miraculeux, voire impossibles, parce qu’ils sont rares. La réflexion sur ce sujet est liée aux effets de la coutume. Sur la critique de la coutume chez Pascal, voir Ferreyrolles Gérard, Les reines du monde. L’imagination et la coutume chez Pascal, Première partie, p. 17-119. On trouvera aussi d’utiles analyses dans Shiokawa Tetsuya, Pascal et les miracles, ch. I, p. 11 sq.

Sur la technique de citation de Pascal, et l’usage qu’il fait des citations du stade des excerpta à celui de l’intégration à des textes élaborés, il faut se reporter à Pascal, Œuvres complètes, III, éd. J. Mesnard, p. 527 sq., pour les Écrits sur la grâce. Voir aussi, dans le même volume, p. 99-111, l’étude de la mise en œuvre des sources, particulièrement de Montaigne, dans l’Entretien avec M. de Sacy. Sur les Provinciales, on peut recourir aux remarques de l’édition de L. Cognet et G. Ferreyrolles, Paris, Garnier, 1992, p. XLI sq.