Pensées diverses III – Fragment n° 69 / 85 – Papier original : RO 439-6
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 143 p. 381 v° / C2 : p. 341
Éditions savantes : Faugère I, 206, LXXXVI / Havet VII.37 / Brunschvicg 17 / Tourneur p. 108-6 / Le Guern 610 / Lafuma 717 (série XXV) / Sellier 595
Les rivières sont des chemins qui marchent et qui portent où l’on veut aller.
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Image poétique que Pascal emprunte peut-être à Rabelais.
Fragments connexes
Pensées diverses (Laf. 545, Sel. 460). Tout ce qui est au monde est concupiscence de la chair ou concupiscence des yeux ou orgueil de la vie. Libido sentiendi, libido sciendi, libido dominandi. Malheureuse la terre de malédiction que ces trois fleuves de feu embrasent plutôt qu’ils n’arrosent. Heureux ceux qui étant sur ces fleuves, non pas plongés, non pas entraînés, mais immobilement affermis sur ces fleuves, non pas debout, mais assis, dans une assiette basse et sûre, dont ils ne se relèvent pas avant la lumière, mais après s’y être reposés en paix, tendent la main à celui qui les doit élever pour les faire tenir debout et fermes dans les porches de la sainte Jérusalem où l’orgueil ne pourra plus les combattre et les abattre, et qui cependant pleurent, non pas de voir écouler toutes les choses périssables que ces torrents entraînent, mais dans le souvenir de leur chère patrie de la Jérusalem céleste, dont ils se souviennent sans cesse dans la longueur de leur exil.
Pensée n° 5E (Laf. 918, Sel. 748). Les fleuves de Babylone coulent et tombent, et entraînent.
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Ô sainte Sion, où tout est stable et où rien ne tombe !
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Il faut s’asseoir sur ces fleuves, non sous ou dedans, mais dessus, et non debout mais assis, pour être humble étant assis, et en sûreté étant dessus, mais nous serons debout dans les porches de Jérusalem.
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Qu’on voie si ce plaisir est stable ou coulant ; s’il passe, c’est un fleuve de Babylone.
Mots-clés : Chemin – Rivière.