Miracles II  – Fragment n° 2 / 15 – Papier original : RO 113-1

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 192 p. 441 / C2 : p. 237-238

Un § a été ajouté dans l’édition de 1678 : Chap. XXVIII - Pensées chrestiennes : 1678 n° 23 p. 239-240

Éditions savantes : Faugère II, 264, XXXIII ; I, 283, XLIX / Havet XXIV.18 / Brunschvicg 564 et 855 / Tourneur p. 145 / Le Guern 682 / Lafuma 835 et 836 (série XXXIII, notée XXXII par erreur) / Sellier 423

 

 

 

 

 

A été ajouté dans l’édition de Port-Royal de 1678

 

Chap. XXVIII - Pensées chrestiennes : 1678 n° 23 p. 239-240

       

 

Différences constatées par rapport au manuscrit original

 

Ed. 1678 1

Transcription du manuscrit

 

 Les prophéties, les miracles mêmes, et les autres preuves de notre Religion, ne sont pas de telle sorte qu’on puisse dire qu’elles sont géométriquement convaincantes. Mais il me suffit présentement que vous m’accordiez que ce n’est pas pécher contre la raison que de les croire. Elles ont de la clarté et de l’obscurité, pour éclairer les uns, et obscurcir les autres. Mais la clarté est telle qu’elle surpasse, ou égale pour le moins, ce qu’il y a de plus clair au contraire : de sorte que ce n’est pas la raison qui puisse déterminer à ne la pas suivre ; et ce ne peut être que la concupiscence et la malice du cœur. Ainsi il y a assez de clarté pour condamner ceux qui refusent de croire, et non assez pour les gagner ; afin qu’il paraisse qu’en ceux qui la suivent, c’est la grâce et non la raison, qui la fait suivre ; et qu’en ceux qui la fuient, c’est la concupiscence et non la raison, qui la fait fuir.

 

 

Les prophéties, les miracles mêmes et les preuves de notre religion ne sont pas de telle nature qu’on puisse dire qu’ils sont absolument convaincants, mais ils le sont aussi de telle sorte qu’on ne peut dire que ce soit être sans raison que de les croire. Ainsi il y a de l’évidence et de l’obscurité pour éclairer les uns et obscurcir les autres. Mais l’évidence est telle qu’elle surpasse ou égale pour le moins l’évidence du contraire, de sorte que ce n’est pas la raison qui puisse déterminer à ne la pas suivre. Et ainsi ce ne peut être que la concupiscence et la malice du cœur. Et par ce moyen il y a assez d’évidence pour condamner et non assez pour convaincre, afin qu’il paraisse qu’en ceux qui la suivent c’est la grâce et non la raison qui fait suivre, et qu’en ceux qui la fuient c’est la concupiscence et non la raison qui fait fuir.

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Vere discipuli, Vere Israelita, Vere liberi, Vere cibus.

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Je suppose qu’on croit les miracles.

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Vous corrompez la religion ou, en faveur de vos amis ou contre vos ennemis. Vous en disposez à votre gré.

 

 

1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.

 

Commentaire

 

Additions destinées à éclaircir les expressions un peu trop elliptiques de Pascal.