Miracles II  – Fragment n° 13 / 15 – Papier original : RO 117-1 et 449-2

Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : n° 192 p. 451 v°-453 / C2 : p. 250-251 v°

Éditions savantes : Faugère II, 216, IX ; II, 225, XVII / Havet XXIII.35, 36, 38 et 34 / Brunschvicg 839 et 834 / Tourneur p. 150-151 / Le Guern 692-693 / Lafuma 854-855 (série XXXIII, notée XXXII par erreur) / Sellier 434-435

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Transcription savante (origine : Recueil des originaux)

 

RO 117-1

 

 

 

      Si vous ne croyez en moy croyez au moins aux miracles il les renvoye

        comme au plus fort.

    ------------------

         Il leur avoit esté dit aux Juifs aussi bien qu’aux Chrestiens

          qu’ils ne crussent pas toujours les prophetes, mais neantmoins

           les pharisiens & les scribes font grand estat de ses miracles.

             & essayent de monstrer qu’ils sont faux ou faits par le

                                                                                  ^ reconnoissent qu’ils

          diable estant necessitez 1 d’estre convaincus s’ils^ sont de dieu

-------------  nemo potest f

 

          Nous ne sommes point 2 aujourd’huy dans la peine de faire ce

          discernement il est pourtant bien facile a faire, ceux

             qui ne nient ni dieu ni J. C. ne font point de

               miracles qui ne soyent seurs.

                               virtutem                         cito

          nemo facit 3 signa in nomine meo & statim possit de me male

              loqui

              Mais nous n’avons point a faire ce discernement  voicy

             une Relique 4 sacréé, voicy une espine de la Couronne du Sauveur

                                                                                                        point

                du monde. en qui sur en qui le prince de ce monde n’a nulle 5

                puissance, qui fait des miracles par une sa la propre puissance

                 de ce sang repandu pour nous voicy que dieu choisit luy mesme

                    cette maison pour y faire eclatter sa puissance

                ce ne sont point des hommes qui font ces miracles par une

                                            &

                   vertu incognue & douteuse qui nous oblige a un

                                                                                           l’instrument de la passion

                    difficile discernement, c’est dieu mesme c’est son Precieux sang

                      de son fils unique qui estant en plusieurs lieux choisit 6

                    celuy cy & fait venir de tous les 7 costez les hommes pour y

                      recevoir ces soulagements miraculeux dans leurs langueurs.

 

 

Notes

 

1 C: « nécessité » (au singulier).

2 C1 et C2 puis P. Faugère, E. Havet et L. Brunschvicg : « pas ». Z. Tourneur a corrigé.

3 P. Faugère puis E. Havet : « faciat ». L. Brunschvicg a corrigé.

4 Z. Tourneur puis L. Lafuma : « religion ».

5 C2 ajoute « de ».

6 C1 et C: « a choisi ». P. Faugère a corrigé.

7 M. Le Guern conserve ce mot sans le barrer.

 

RO 449-2

 

 

Notes

 

1 P. Faugère puis E. Havet et L. Brunschvicg : « signa ». Z. Tourneur a corrigé.

2 P. Faugère puis E. Havet ont omis ce mot. L. Brunschvicg a corrigé.

3 C2 puis E. Havet et L. Brunschvicg : « qui ». Z. Tourneur a corrigé.

4 C: « peccatot ».

5 C1 et C2 puis P. Faugère, E. Havet et L. Brunschvicg : « pas ». Z. Tourneur a corrigé.

6 C1 et C: « Jansen ». P. Faugère a corrigé.

7 Les Copies puis P. Faugère, E. Havet et L. Brunschvicg conservent le texte dans cet ordre mais transcrivent Lequel est le plus clair après car il y fait d’étranges miracles. Z. Tourneur puis L. Lafuma, M. Le Guern et Ph. Sellier appliquent l’accolade de transposition. Voir l’étude des accolades de transposition, cas n° 7.

 

Premières éditions et copies des XVIIe - XVIIIe siècles et du début du XIXe

 

Le fragment n’a pas été utilisé dans l’édition de Port-Royal.

La copie Périer en reproduit une partie, p. 131 v° à 132 v° : (en rouge : différences avec C1 et C2)

Il avoit été dit aux Juifs aussi bien qu’aux Chrétiens qu’ils ne crussent pas toujours les Prophetes ; mais néanmoins les Pharisiens et les scribes font grand état de ces miracles et essaient de montrer qu’ils sont faux, ou faits par le Diable, étant nécessités à être convaincus, s’ils reconnoissent qu’ils sont de Dieu.

Mais nous n’avons pas à faire ce discernement. voici une relique sacrée, voici une Epine de la Couronne du Sauveur du monde en qui le Prince de ce monde n’a point de puissance, qui fait des miracles par la propre puissance de ce sang répandu pour nous. voici que Dieu choisit lui même cette maison pour y faire éclatter sa puissance.

Ce ne sont point des hommes qui font ces miracles par une vertu inconnue et douteuse qui nous oblige à un difficile discernement ; C’est Dieu même ; c’est l’instrument de la Passion de son fils unique qui étant en plusieurs lieux a choisi celui ci et a fait venir de tous côtés les homes pour i recevoir ces soulagemens miraculeux dans leurs langueurs.

 

         Non quia vidistis signum, sed quia saturati estis.

Ceux qui suivent J.C. à cause de ses miracles honorent sa puissance dans tous les miracles qu’elle produit ; mais ceux qui en faisant profession de la suivre pour ses miracles, ne le suivent en effet que parce qu’il les console et les rassasie des biens du Monde, Ils deshonorent ses miracles quand ils sont contraires à leurs commodités.

         Non est hic homo a Deo, quia sabbatum non custodit ; Alii, quomodo potest homo peccator hæc signa facere.

Lequel est le plus clair.

Cette maison n’est pas de Dieu ; Car on n’y croit pas que les 5. propositions soient dans Jansenius.

Les autres, cette maison est de Dieu ; Car il y fait d’étranges miracles. Lequel est le plus clair.

Tu quid dicis. Dico, quia Prophéta est ; nisi esset hic hamo a Deo non poterat facere quidquam.

Autre copie :

Marie-Scolastique Le Sesne de Ménilles de Théméricourt reproduit une note, p. 62 :

Cette maison n’est pas de Dieu, Car on n’y voit pas que les 5. Propositions soient dans Jansenius.

Les autres, cette maison est de Dieu, car il y fait d’etranges miracles, lequel est le plus clair.

1ers éditeurs :

Les fragments sur les miracles ont servi à l’élaboration de la Troisième lettre à M. L’évêque de Soissons à l’occasion du miracle opéré à Paris dans la paroisse de Sainte-Marguerite par Mgr Colbert de Croissy, intitulée Pensées de M. Pascal sur les miracles, dont il n’y a eu jusqu’ici qu’une partie d’imprimée. 1727.

P. Faugère (1844).

 

Remarques

 

E. Havet publie la note Si vous ne croyez en moi croyez au moins aux miracles : il les renvoie comme au plus fort à part.

Les éditeurs séparent les deux papiers en deux fragments distincts.

 

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