Fragment Contrariétés n° 10 / 14 – Papier original : RO 201-2
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Contrariétés n° 173 et 174 p. 47 / C2 : p. 68
Éditions savantes : Faugère II, 92, V / Havet I.10 / Michaut 442 / Brunschvicg 415 / Tourneur p. 198-4 / Le Guern 118 / Lafuma 127 / Sellier 160
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Transcription savante (origine : Recueil des originaux)
La nature de l’homme se considere en deux manieres L’une Selon sa 1 fin L’autre selon la multitude comme on 2 juge de la nature du cheval & du chien par la multitude 3 d’y voir la course Et animum arcendi Et alors l’homme est abject & vil, & 4 voila les deux voyes qui en font juger diversement & qui font tant disputer les philosophes. Car l’un nie la supposition de l’autre L’un dit Il nest point 5 y repugnent né a cette fin, car toutes ses actions
basses actions.
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Notes
1 L. Lafuma : « la ».
2 E. Havet : « l’on ».
3 P. Faugère, qui semble ne pas comprendre ce terme, ajoute « (sic) ». G. Michaut propose « l’habitude ». L. Brunschvicg corrige et en donne une explication (note 1 p. 314)
4 Omis par P. Faugère puis E. Havet. Rétabli par G. Michaut.
5 C1 : « pas » ; C2 : « pas » ; Fau : « pas » ; Havet : « pas » ; Mi : « pas » ; Br : « pas » ; T : « point » ; Laf : « point » ; LG : « point » ; Sel : « point ».
6 C1 : « la » ; C2 : « la » ; Fau : « la » ; Havet : « sa » ; Michaut : « sa » ; Br : « la » ; T : « sa » (hésite avec « la ») ; Laf : « sa » ; LG : « la » ; Sel : « la ».
7 G. Michaut : « ses ».
Premières éditions et copies des XVIIe - XVIIIe siècles et du début du XIXe
Ce fragment n’a pas été retenu dans l’édition de Port-Royal, peut-être à cause de la difficulté qu’il présente pour le vocabulaire (« multitude », « animum arcendi ») et pour la construction grammaticale (« d’y voir la course »).
La copie Périer reproduit le texte p. 116 v° : (en rouge : les différences constatées avec les Copies C1 et C2)
La Nature de l’home se considere en deux manieres l’une selon sa fin et alors il est grand et incomparable, l’autre selon la multitude comme l’on juge de la nature du cheval et du chien par la multitude d’y voir la course et animum arcendi ; et alors l’home est abject et vil, et voilà les deux voies qui en font juger diversement et qui font tant disputer les Philosophes.
Car l’un nie la supposition de l’autre. l’un dit, Il n’est pas né à cette fin, car toutes ses actions y répugnent, l’autre dit, il s’éloigne de sa fin, quand il fait ces actions basses.
1er éditeur : Ch. Bossut (1779), t. II, p. 66, partie I, article IV, n° 10, s’éloigne du texte original :
La nature de l’homme se considère en deux manières. L’une selon sa fin, et alors il est grand et incompréhensible. L’autre selon l’habitude, comme l’on juge de la nature du cheval et du chien par l’habitude, d’y voir la course et animum arcendi ; et alors l’homme est abject et vil. voilà les deux voies qui en font juger diversement et qui font tant disputer les philosophes.
Car l’un nie la supposition de l’autre. L’un dit : « Il n’est point né à cette fin, car toutes ses actions y répugnent. » L’autre dit : « Il s’éloigne de sa fin, quand il fait ces actions basses. »
A. Renouard (1812), reproduit le texte de Bossut p. 105, partie I, article IV, n° X.
Il faut attendre l’édition de Faugère (1844) pour avoir une transcription quasi fidèle.