Glossaire
Auguste.
Dans Vanité 35 (Laf. 49, Sel. 82), Pascal a peut-être mentionné Auguste parce qu’il a commencé sa vie politique et ses conquêtes fort jeune, comme Alexandre. Voir César.
Voir aussi Pensées diverses (Laf. 753, Sel. 623).
Augustin (saint).
Voir le dossier thématique sur Saint Augustin.
Augustin d’Hippone (354-430) est l’un des saints et un docteur de l’Église dont la personne et la pensée ont exercé la plus profonde influence sur l’époque classique, à telle enseigne qu’on a pu dire que le XVIIe siècle était le siècle de saint Augustin. Sa doctrine théologique, qui s’est affirmée dans ses luttes contre les manichéens et contre Pélage entre autres, a profondément influencé le mouvement dit janséniste du XVIIe siècle, et Pascal en particulier, dont l’augustinisme s’est principalement exprimé dans les Écrits sur la grâce.
L’ouvrage de Philippe Sellier sur Pascal et saint Augustin, remarquable pour sa clarté et sa profonde connaissance des deux auteurs en question, est conseillé à tout lecteur qui voudrait approfondir réellement la théologie de Pascal.
Voir Soumission 3 (Laf. 169, Sel. 200), Soumission 8 (Laf. 174, Sel. 205), Fondement 13 (Laf. 236, Sel. 268), Loi figurative 7 (Laf. 251, Sel. 283), Preuves de Jésus-Christ 1 (Laf. 298, Sel. 329), etc.
Automate.
Machine douée d’un mouvement autonome. Furetière écrit que ce « terme des mécaniques » désigne une « machine qui se meut par elle-même, qui a en soi le principe de son mouvement, comme une montre, une horloge à contrepoids, ou autres machines qui se meuvent par ressort [...]. Ce terme d’automate est principalement consacré pour désigner les bêtes, que les cartésiens prétendent être de pures machines [...]. On s’est d’abord fort soulevé contre cette opinion, mais on commence à s’y accoutumer, et même on ne la croit pas nouvelle ». Chez Pascal, ce mot vient à désigner la partie de l’homme qui relève des habitudes dues à la répétition des mêmes actions ou des mêmes pensées. C’est sur ce caractère automate de l’homme que, dans l’argument du pari, il conseille d’agir à l’incrédule pour acquérir une disposition ouverte à une intervention éventuelle de la grâce divine.
Voir Pensées diverses (Laf. 821, Sel. 661).
Autorité, Auteur.
Le mot autorité se rattache à la racine du latin auctor, celui qui garantit, le répondant, et par extension celui auquel on doit confiance parce qu’il témoigne de ce qu’il a vu par lui-même.
Droit qu’on a de commander, de se faire obéir, pouvoir, puissance, crédit ; le mot signifie aussi par extension au domaine de la pensée le témoignage d’un auteur qui a écrit ce qu’il a connu directement, qui lui donne droit de se faire croire. En fait, les deux sens reviennent au même. Le témoin qui parle avec autorité de ce qu’il connaît a droit d’être cru, et le chef désigné a droit de se faire obéir de sa troupe.
Voir le livre de Shiokawa Tetsuya, Entre foi et raison : l’autorité, Paris, Champion, 2012.
Les casuistes appellent un auteur grave un théologien (généralement casuiste lui aussi) dont l’autorité donne un certain poids à ses opinions. Pascal s’en prend dans les Provinciales à ces casuistes que les jésuites célèbrent abusivement, pour faire admettre des règles de morale relâchée. Voir la Provinciale V.
Voir Règle de la créance 1 (Laf. 505, Sel. 672), Misère 7 (Laf. 58, Sel. 92), Contrariétés 14 (Laf. 131, Sel. 164), Souverain bien 2 (Laf. 148, Sel. 181), Pensées diverses (Laf. 722, Sel. 603), etc.
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