Fragment Loi figurative n° 27 / 31 – Papier original : RO 31-1
Copies manuscrites du XVIIe s. : C1 : Loi figurative n° 313 p. 137 / C2 : p. 164-165
Éditions de Port-Royal : Chap. XIII - Que la Loy estoit figurative : 1669 et janvier 1670 p. 102-103 / 1678 n° 15 p. 103
Éditions savantes : Faugère II, 258, XXIII / Havet XVI.12 / Brunschvicg 687 / Tourneur p. 265-2 / Le Guern 255 / Lafuma 272 / Sellier 303
Dans l’édition de Port-Royal
Chap. XIII - Que la Loy estoit figurative : 1669 et janvier 1670 p. 102-103 / 1678 n° 15 p. 103 |
Différences constatées par rapport au manuscrit original
Ed. janvier 1670 1 |
Transcription du manuscrit |
Ainsi quand il est dit : Dieu a reçu l’odeur de vos parfums, et vous donnera en récompense une terre fertile et abondante ; c’est-à-dire, que la même intention qu’aurait un homme qui agréant vos parfums vous donnerait en récompense une terre abondante, Dieu l’aura pour vous, parce que vous avez eu pour lui, la même intention qu’un homme a pour celui à qui il donne des parfums. |
Figures.
Quand la parole de Dieu, qui est véritable, est fausse littéralement, elle est vraie spirituellement. Sede a dextris meis : cela est faux littéralement, donc cela est vrai spirituellement. En ces expressions il est parlé de Dieu à la manière des hommes. Et cela ne signifie autre chose sinon que l’intention que les hommes ont en faisant asseoir à leur droite, Dieu l’aura aussi. C’est donc une marque de l’intention de Dieu, non de sa manière de l’exécuter. Ainsi quand il dit : Dieu a reçu l’odeur de vos parfums et vous donnera en récompense une terre grasse, c’est‑à‑dire la même intention qu’aurait un homme qui, agréant vos parfums, vous donnerait en récompense une terre grasse. Dieu aura la même intention pour vous parce que vous avez eu pour lu[i la] même intention qu’un homme a pour celui à qui il donne des parfums. Ainsi iratus est, Dieu jaloux, etc. Car les choses de Dieu étant inexprimables, elles ne peuvent être dites autrement. Et l’Église aujourd’hui en use encore. Quia confortavit seras, etc. ------- Il n’est pas permis d’attribuer à l’Écriture les sens qu’elle ne nous a pas révélé qu’elle a. Ainsi de dire que le ם d’Isaïe signifie 600 cela n’est pas révélé. Il n’est pas dit que les צ et les ח deficientes signifieraient des mystères. Il n’est donc pas permis de le dire. Et encore moins de dire que c’est la manière de la pierre philosophale. Mais nous disons que le sens littéral n’est pas le vrai parce que les prophètes l’ont dit eux-mêmes.
|
1 Conventions : rose = glose des éditeurs ; vert = correction des éditeurs ; marron = texte non retenu par les éditeurs.
2 La référence « Ps. 109. 1. » a été ajoutée dans la marge de l’édition de 1678.
3 La différence provient des Copies C1 et C2.
Commentaire
Il est surprenant que les éditeurs n’aient retenu de l’original de ce fragment que la première partie, et n’aient pas retenu, notamment, la règle formulée au début de la deuxième partie (les choses de Dieu sont inexprimables en termes littéraux), qui exprime une idée à laquelle Pascal tenait. On comprend en revanche mieux pourquoi l’allusion à la pierre philosophale, plutôt obscure, a été coupée.
Les Portefeuilles Vallant ont conservé une copie partielle p. 52-52 v°, qui a été établie au cours du processus d’édition
|
quand la parolle le dieu qui est veritable
est fausse literalement, elle est vraye spirituellemt Sede à dextris meis, cela est faux literalement dit cela est vray spirituellement, en ces expressions il est parlé de dieu a la maniere des hommes et cela ne signifie autre chose sinon que lintention que les hommes ont en faisant assoir a leur droite dieu laura aussy cest donc une marque de lintention de dieu non de sa maniere de lexecuter
ainsi quand il est dit dieu a receu lodeur de vos parfums et vous donnera en recompense une terre fertille et abondante 1 ; cest a dire, qu’il
agreant vos parfums vous donneroit une terre grasse.
ainsi iratus est dieu jaloux &c car les choses de dieu estant inexprimables elles ne peuvent estre dittes autrement. et leglise auiourdhuy en use encore quia confortavit seras
1 Le choix entre fertile et abondante et grasse (texte original) n’était pas encore arrêté. 2 Erreur du copiste. Il aurait dû écrire que la.
|