L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 156

 

 

XXI.

Contrariétés étonnantes qui se

trouvent dans la nature de

l’homme à l’égard de la vérité,

du bonheur, et de plusieurs

autres choses.

 

1. Rien n’est plus étrange dans la

nature de l’homme que les

contrariétés que l’on y découvre à l’égard

de toutes choses. Il est fait pour

connaître la vérité ; il la désire ardemment,

il la cherche ; et cependant

quand il tâche de la saisir, il s’éblouit

et se confond de telle sorte, qu’il donne

sujet de lui en disputer la possession.

C’est ce qui a fait naître les deux

sectes de Pyrrhoniens et de Dogmatistes,

dont les uns ont voulu ravir à

l’homme toute connaissance de la vérité,

et les autres tâchent de la lui

assurer ; mais chacun avec des raisons

si peu vraisemblables, qu’elles augmentent

la confusion et l’embarras de

l’homme, lorsqu’il n’a point d’autre

 

 

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