L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 194

la maladie nous l’ôte.

16.  L’homme n’est donc qu’un

sujet plein d’erreurs ineffaçables sans

la grâce. Rien ne lui montre la vérité :

tout l’abuse. Les deux principes

de vérité, la raison, et les sens, outre

qu’ils manquent souvent de sincérité,

s’abusent réciproquement l’un l’autre.

Les sens abusent la raison par de

fausses apparences : et cette même

piperie qu’ils lui apportent, ils la reçoivent

d’elle à leur tour : elle s’en

revanche. Les passions de l’âme troublent

les sens, et leur font des impressions

fâcheuses. Ils mentent, et se

trompent à l’envi.

17.  Qu’est-ce que nos principes

naturels, sinon nos principes accoutumés ?

Dans les enfants, ceux qu’ils

ont reçus de la coutume de leurs pères,

comme la chasse dans les animaux.

Une différente coutume donnera

d’autres principes naturels. Cela se

voit par expérience. Et s’il y en a d’ineffaçables

à la coutume, il y en a

aussi de la coutume ineffaçables à la

nature. Cela dépend de la disposition.

Les pères craignent que l’amour

 

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