L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 195

naturel des enfants ne s’efface. Quelle

est donc cette nature sujette à être

effacée ? La coutume est une seconde

nature, qui détruit la première. Pourquoi

la coutume n’est-elle pas naturelle ?

J’ai bien peur que cette nature

ne soit elle-même qu’une première

coutume, comme la coutume

est une seconde nature.

 

 

 

XXVI.

Misère de l’homme.

 

1. Rien n’est plus capable de nous faire

entrer dans la connaissance

de la misère des hommes, que de

considérer la cause véritable de l’agitation

perpétuelle dans laquelle ils

passent toute leur vie.

L’âme est jetée dans le corps pour

y faire un séjour de peu de durée. Elle

sait que ce n’est qu’un passage à un

voyage éternel, et qu’elle n’a que le

peu de temps que dure la vie pour s’y

préparer. Les nécessités de la nature

lui en ravissent une très grande partie.

 

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