L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 246

à ceux qui demeurent dans

le devoir et dans leur obéissance, il

arrive au contraire que ceux qui subsistent

dans le service de Dieu, lui en

sont eux-mêmes infiniment redevables.

35. 1  Ce ne sont ni les austérités

du corps, ni les agitations de l’esprit,

mais les bons mouvements du cœur, qui

méritent, et qui soutiennent les peines

du corps et de l’esprit. Car enfin

il faut ces deux choses pour sanctifier,

peines, et plaisirs. Saint Paul a dit,

que ceux qui entreront dans la bonne

vie trouveront des troubles et des

inquiétudes en grand nombre. Cela

doit consoler ceux qui en sentent ; puisqu’

étant avertis que le chemin du ciel

qu’ils cherchent en est rempli, ils

doivent se réjouir de rencontrer des

marques qu’ils sont dans le véritable

chemin. Mais ces peines-là ne sont

pas sans plaisirs, et ne sont jamais

surmontées que par le plaisir. Car de

même que ceux qui quittent Dieu

pour retourner au monde, ne le font

que parce qu’ils trouvent plus de douceur

dans les plaisirs de la terre que

dans ceux de l’union avec Dieu, et

 

1 Provient de la VIe lettre à Mlle de Roannez, de début décembre 1656.

 

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