L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 301

moment de son Incarnation par un

privilège particulier au Fils unique de

Dieu, nous sommes offerts et sanctifiés.

Ce sacrifice se continue par la

vie, et s’accomplit à la mort, dans laquelle

l’âme quittant véritablement

tous les vices et l’amour de la terre

dont la contagion l’infecte toujours

durant cette vie, elle achève son immolation

et est reçue dans le sein de

Dieu.

Ne nous affligeons donc pas de la

mort des fidèles, comme les Païens

qui n’ont point d’espérance. Nous

ne les avons pas perdus au moment

de leur mort. Nous les avions perdus

pour ainsi dire dès qu’ils étaient entrés

dans l’Église par le baptême.

Dès lors ils étaient à Dieu. Leur vie

était vouée à Dieu : leurs actions ne

regardaient le monde que pour Dieu.

Dans leur mort ils se sont entièrement

détachés des péchés ; et c’est en ce

moment qu’ils ont été reçus de Dieu,

et que leur sacrifice a reçu son accomplissement

et son couronnement.

Ils ont fait ce qu’ils avaient voué :

ils ont achevé l’œuvre que Dieu leur

avait donné à faire : ils ont accompli

 

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