L’édition de Port-Royal de 1678

 

 

 

Pensées - page 328

à tout ce qu’il connaît. Il a besoin

de lieu pour le contenir, de temps

pour durer, de mouvement pour vivre,

d’éléments pour le composer, de

chaleur et d’aliments pour se nourrir,

d’air pour respirer. Il voit la lumière :

il sent les corps : enfin tout tombe

sous son alliance.

Il faut donc pour connaître l’homme,

savoir d’où vient qu’il a besoin

d’air pour subsister. Et pour connaître

l’air, il faut savoir par où il a

rapport à la vie de l’homme.

La flamme ne subsiste point sans

l’air. Donc pour connaître l’un il

faut connaître l’autre.

Donc toutes choses étant causées

et causantes, aidées et aidantes, médiatement

et immédiatement, et toutes

s’entretenant par un lien naturel

et insensible qui lie les plus éloignées

et les plus différentes, je tiens impossible

de connaître les parties sans

connaître le tout, non plus que de

connaître le tout sans connaître particulièrement

les parties.

Et ce qui achève peut-être notre

impuissance à connaître les choses,

c’est qu’elles sont simples en elles-

 

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